Membre du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, la Croix-Rouge française mène des actions de solidarité à l‘étranger afin de renforcer les capacités des autres sociétés nationales, notamment en Afrique. Dans le cadre de la lutte contre la propagation de l’épidémie de Covid-19, une quinzaine de délégations sont aujourd’hui mobilisées et mettent l’accent sur la prévention, la formation, la sensibilisation communautaire et l’équipement des populations. Eclairage.

Le monde entier est actuellement confronté à l’épidémie de Covid-19. A des degrés divers, certes, mais peu de pays échappent à la crise sanitaire, sociale et économique, dont les conséquences pèseront durablement. Ainsi, « si le continent africain n’est pas encore en état de catastrophe sanitaire, la crise aura forcément des impacts négatifs sur de nombreux Etats », explique Frédéric Boyer, directeur des relations et opérations internationales de la Croix Rouge française. Dans ce contexte, afin de lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19, les délégations de la Croix-Rouge française interviennent sur différents territoires en appuyant les actions menées par les sociétés nationales et en contribuant à leur bon déroulement. Alors que la circulation du virus y est pour l’instant modérée, l’accent est mis sur la prévention, la formation aux mesures barrières et la sensibilisation communautaire. En effet, c’est notamment par l’adoption des bons gestes que la population pourra limiter au maximum les contaminations. Au Tchad, en République centrafricaine et au Cameroun, des actions efficaces et pertinentes ont été menées ces dernières semaines.

Au Tchad

Afin de réduire le risque de transmission et de propagation du Covid-19 au sein des communautés, la Croix-Rouge du Tchad, soutenue par la Croix-Rouge française, est aujourd’hui pleinement mobilisée. L’un des éléments clés de son action est la sensibilisation, qui se décline en deux volets : la formation des volontaires de la Croix-Rouge du Tchad et la diffusion de messages clés au sein des communautés. Le premier volet consiste à former largement les volontaires sur les généralités du Covid-19, la prévention et le contrôle de l’infection, les techniques et les approches de communication, la conduite communautaire à tenir en cas de suspicion de cas ou encore la promotion à l’hygiène. Objectif ? Que les volontaires puissent ensuite diffuser des messages simples auprès de la population et déconstruire les idées reçues qui circulent au sein des communautés, qui pourraient s’avérer néfastes. Au 5 mai, 300 volontaires de la Croix-Rouge du Tchad ont été formés à N’Djamena, la capitale, et dans le Mayo-Kebbi Est. Le second volet se traduit par la diffusion directe d’informations au sein des communautés : sensibilisation des leaders communautaires sur les messages clés et diffusion de ces messages en parallèle, effectuée par les volontaires et les relais communautaires. Pour atteindre le plus grand nombre, la Croix-Rouge du Tchad utilise des enregistrements de messages radios en arabe et en français, des affiches ou encore des mégaphones.  

En République centrafricaine

Appuyée par la Croix-Rouge française, la Croix-Rouge centrafricaine est elle-aussi engagée sur cette question de la sensibilisation des populations. Après avoir été formés, les volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine ont reçu du matériel de protection et de travail afin de commencer la sensibilisation des habitants de Bangui, la capitale. Le lancement officiel de cette campagne de sensibilisation s’est déroulé le 18 avril au siège de la Croix-Rouge centrafricaine, avec une démonstration de lavage des mains réalisée par les volontaires. Puis, une caravane composée de dix véhicules (pour les dix arrondissements de Bangui) a pris la route pour aller à la rencontre de la population. Par ailleurs, toujours dans le cadre de cette action, des dispositifs de lave-mains ont été installés à des points stratégiques identifiés par les comités locaux. Plusieurs retours importants ont déjà été faits aux acteurs de la Croix-Rouge centrafricaine impliqués sur cette caravane : « des membres de la communauté ne croient pas encore à l’existence de la maladie à Covid-19 en Centrafrique », disent certains, ce qui confirme la pertinence de cette opération, qui est appelée à se déployer prochainement en région.

Au Cameroun

A Yaoundé, la capitale politique du Cameroun, une caravane mobile est également la méthode plébiscitée pour sensibiliser la population à l’épidémie de Covid-19. Soutenus par la Croix-Rouge française, les volontaires de la Croix-Rouge du Cameroun sont allés ces dernières semaines à la rencontre des citoyens. Afin d’ajuster leur action aux besoins, ils ont collecté les impressions des communautés du 1er au 6 avril, à l’aide de formulaires dédiés. Les personnes qui se sont exprimées ont tenu à saluer le canal de diffusion des messages de prévention et la présence de la Croix-Rouge sur le terrain. Les mots de remerciements étaient pour l’essentiel les suivants : « Merci pour la sensibilisation en plusieurs langues », « Merci aux volontaires de la Croix-Rouge » ou encore « Belle initiative ». Pour la suite, la Croix-Rouge du Cameroun a identifié plusieurs priorités : donner les informations correctes et utiles aux communautés afin d’endiguer les rumeurs et la désinformation ; continuer de répondre aux questions que la communauté se pose sur le Covid-19 et sur la Croix-Rouge camerounaise ; et, enfin, utiliser les suggestions de la population pour progresser. Innovante en terme de stratégie, cette caravane permet ainsi de faire de la sensibilisation communautaire… tout en contribuant à l’amélioration des pratiques.

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