En 1978, quand Fahrad naît en Irak, son père est prisonnier. Nous sommes en pleine guerre Iran-Irak et son père, militaire, est détenu dans une prison iranienne. Fahrad devra attendre l’âge de 13 ans pour enfin faire sa connaissance.

Photos Louis Witter

« Je ne l’ai d’abord connu que par le courrier. Mais de l’âge de 3 ans jusqu’à sa libération, j’ai pu être en contact avec lui. Grâce à la Croix-Rouge. » Des lettres manuscrites, des photos qu’il a toutes précieusement conservées et qui furent envoyées de part et d’autre grâce au programme Family Link de la Croix-Rouge… pour lequel travaille aujourd’hui Fahrad comme traducteur. Il parle cinq langues : kurde, arabe, anglais, français et le dialecte kurmandji, langue sacrée des Yézidis.

    En 2018, face aux persécutions commises par les groupes terroristes islamistes contre cette communauté monothéiste, Fahrad se réfugie à l’ambassade de France. Lui qui travaille déjà avec des ONG françaises demande l’asile politique pour lui, son épouse et leurs quatre enfants. Autorisés à s’installer en France, les voici qui arrivent dans le Nord. Fahrad, professeur d’anglais en Irak, ne parle pas un mot de français, une langue qu’il maîtrise parfaitement aujourd’hui, comme ses enfants. En août 2021, il intègre nos équipes en charge des Mineurs non accompagnés : « Je suis très heureux, je travaille au sein d’une équipe merveilleuse et m’occuper des mineurs me semble très important, me donne vraiment la conviction d’être utile. Dans mon pays, le droit des enfants n’existe pas alors ici, pouvoir expliquer à ces jeunes sur le terrain qu’ils ont des droits, c’est fondamental. »

À lire dans le même dossier