Auvergne-Rhône-Alpes : Le S.E.M.I.S.S. de Valence est un pilier essentiel du pôle Exclusion de la Croix-Rouge française en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce dispositif, créé en janvier 2015, est unique en son genre. Son credo ? Allier accompagnement social et soins envers les personnes en situation de précarité.

Le S.E.M.I.S.S est né de la refonte du Samu social professionnel de la ville de Valence, complété à l’époque par le Samu social bénévole de la Croix-Rouge française. Une articulation qui ne correspondait plus aux besoins du territoire, les problématiques de la rue, de la précarité (économique, culturelle, affective, etc.), de santé mentale, de solitude… ayant évolué. Ainsi est né le S.E.M.I.S.S, après un long diagnostic de terrain, dans le but de professionnaliser ses actions d’une part, d’allier le soin et le social, d’autre part. Le S.E.M.I.S.S, unique en son genre, est constitué d’une équipe de professionnels : infirmiers, éducateurs spécialisés, moniteurs éducateurs, assistante de service social, chargée de la logistique et de l’administratif, chargée de projets qui pilote un observatoire des parcours précarités-habitat-santé mentale et un responsable de service. C’est également un lieu d’accueil pour les stagiaires et étudiants en formation du travail social ou en soins infirmiers et pour les volontaires en Service Civique.

Transversalité des actions et des compétences

Le SEMISS s’appuie sur deux grands principes : ‘’l’aller vers’’, autrement dit aller là où se trouvent les besoins, et la libre adhésion des publics accompagnés. Autre spécificité du dispositif, les interventions se font systématiquement par binômes. « L’objectif est d’apporter une complémentarité des regards pour faire le diagnostic de la situation d’une personne. La question du « prendre soin » est transversale au service ; il y a un peu du travailleur social et de l’infirmier en chacun de nous », explique Thomas Couturier, le responsable du S.E.M.I.S.S.

Des missions complémentaires

Le S.E.M.I.S.S s’appuie sur deux dispositifs complémentaires : une équipe mobile de rue (EMR) et une équipe mobile d’accompagnement et de liaison (EMAL).

A travers les maraudes et les réponses aux appels du 115, l’EMR repère, crée et maintient un lien avec les personnes en précarité ou en situation d’exclusion. Les professionnels réalisent ensuite un diagnostic médico-social individualisé puis orientent les personnes vers les organismes compétents.

Sensibiliser les citoyens et les professionnels aux situations des personnes fait aussi partie des missions du S.E.M.I.S.S pour lever des préjugés et des craintes qui peuvent parfois exister autour de ces questions de précarité et d’exclusion.L’EMAL complète le dispositif en répondant aux besoins d’accompagnement social et en soins des personnes dans leur parcours, assure un rôle de coordination entre tous les partenaires professionnels.

« L’accompagnement n’est jamais vraiment terminé ! » précise Thomas Couturier qui donne l’exemple d’une personne suivie durant cinq ans à travers les maraudes. Celle-ci a ensuite été hospitalisée puis hébergée dans une famille d’accueil. Il n’empêche, l’équipe du S.E.M.I.S.S est restée en contact avec elle - parfois juste par téléphone - pour maintenir ce lien. En d’autres termes, les accompagnements varient dans la durée, en fonction de l’évolution de la situation des personnes.

L’important est d’éviter la rechute ou la rupture, très fréquentes. D’où l’importance des partenariats également. La mobilité du S.E.M.I.S.S favorise les passerelles avec tous les partenaires et professionnels locaux, ce qui permet de mener des actions pertinentes et dans la continuité.

Géraldine DROT

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