Les volontaires de la Croix-Rouge française ont pu accéder aux zones rurales et montagneuses de la région d’Ormoc. Là, peu ou pas d’aide humanitaire n’a été délivrée. Les populations qui vivent essentiellement d’agriculture ont tout perdu et demandent en priorité de la nourriture et des produits de première nécessité. L'heure est maintenant à la préparation des distributions.

Tôt ce matin, les équipiers ERU sont partis vers les zones rurales d’Ormoc pour évaluer la situation. Deux équipes de deux personnes, accompagnées d’un volontaire de la Croix-Rouge philippine, se sont déployées au nord et à l’est de la ville où les populations, particulièrement vulnérables, n’ont pas eu accès à l’aide humanitaire.

La première équipe, composée d’Alicia et Nicolas, s’est rendue dans quatre villages situés au nord d’Ormoc. « Ces villages ont été durement touchés par le typhon. 95 % des maisons ont été détruites et les familles ont perdu leurs moyens de subsistance. En effet, dans ces zones, les gens vivent essentiellement de la culture de cocotiers, bananiers ou canne à sucre et le typhon a littéralement décimé tous les arbres. Ce que nous ont demandé les gens c’est en priorité de la nourriture et des produits de première nécessité comme des moustiquaires, des couvertures ou des outils. Mais on a aussi vu que les gens n’ont pas de quoi se laver », explique Alicia.

Certains villages encore inaccessibles

De leur côté, Franck et Frédéric se sont rendus à l’est d’Ormoc dans une zone de moyenne montagne : « La situation des villages est compliquée. Nous n’avons d’ailleurs pas pu accéder à un village à cause de glissements de terrain. En plus, la pluie battait son plein. Les populations qui vivent essentiellement de la culture du chou, concombre, etc. ont perdu leur récolte. Non seulement ils n’ont plus rien à manger mais c’est aussi un manque à gagner en termes de revenus. Ici, les gens demandent de la nourriture, des produits de première nécessité (couvertures, moustiquaires, bâches en plastiques, kit hygiène, etc.) mais aussi des soins médicaux pour des blessures légères et des cas de fièvre et de toux chez les enfants. A moyen terme, ils auront  aussi besoin de semence pour relancer leur activité agricole », raconte Franck. Dans ces deux zones, les habitants n’ont pas pu venir en ville pour obtenir de l’aide. En effet, l’état des routes et le prix élevé des transports (à cause de la pénurie d’essence) les en ont empêchés.

De retour à la base, un débriefing a lieu avec Eric, le chef d’équipe et avec la Croix-Rouge philippine. Un plan d’action est établi dans la foulée avec l’identification des premières zones à couvrir. Ensuite, la distribution de tickets pourra commencer sur les sites d’intervention identifiés. Il faudra aussi recruter des travailleurs journaliers pour assister la distribution, louer des camions pour transporter les kits qui arrivent par bateau et caler les derniers détails. La Croix-Rouge française distribuera des produits de première nécessité et la Croix-Rouge philippine de la nourriture, à savoir un pack standard par famille composé de 5 kg de riz, 5 boîtes de sardines et 5 paquets de nouilles pour tenir quelques jours.

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Laetitia Martin

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