Le nombre de victimes et l’étendue des dégâts sur l’archipel du Vanuatu restent très parcellaires, plus de 4 jours après le passage du cyclone tropical PAM. Les moyens de communication et l’accès à un grand nombre d’îles, en particulier dans le sud, sont encore difficiles. Néanmoins l’aide humanitaire internationale arrive en masse et s’organise. La Croix-Rouge française concentre pour l’instant son action sur les îles d’Efaté et de Tanna (photo ci-dessus).

Mobilisation sur l’île de Tanna (province de Taféa) 

Cette île du sud de l’archipel (36 000 habitants) était située directement sur la trajectoire du cyclone et les dégâts y sont particulièrement importants. Une partie de l’équipe de la Croix-Rouge française ainsi que de volontaires de la Croix-Rouge du Vanuatu est déjà sur place et d’ici la fin de la semaine quatre délégués (un délégué en gestion des catastrophes, ainsi que trois bénévoles mobilisés par la délégation territoriale Croix-Rouge de Nouvelle-Calédonie) devraient être sur le terrain. Leur priorité consiste à produire de l’eau potable, grâce à la mise en service de deux stations de potabilisation d’eau, et à procéder aux distributions de kits de première nécessité. Ces kits comprennent des produits d’hygiène, ustensiles de cuisine, bâches plastiques et nattes. Ils arriveront dans les heures qui viennent à Tanna à bord de la frégate Vendémiaire partie de Nouméa ce mercredi matin (heure de Paris). 

Un autre bateau a été mis à la disposition de la Croix-Rouge (partagé avec des entreprises de matériaux) à Port-Vila, la capitale située sur l’île d’Efaté, pour permettre l’acheminement d’une des deux stations d’eau, de matériel et d’équipement pour l’équipe.

Parallèlement à ces activités, des évaluations seront menées dans la province pour identifier les besoins prioritaires pour les prochaines semaines, en coordination avec les autres acteurs présents sur place.

Sur l’île d’Efaté (province de Shefa)

A Port-Vila même, le réseau de communication, l’accès à l’eau et à l’électricité sont pratiquement rétablis. Dans les centres d’évacuation, les distributions de couvertures, kits d'hygiène et cuisine, d'eau potable, et d’abris ont commencé. Une station de potabilisation de l’eau va être installée sur la localité de Mellé, à côté de Port-Vila. La station sera en capacité de produire 5 000 litres d’eau potable par jour.

On ignore encore la situation en dehors de la capitale. Une mission d’évaluation des besoins humanitaires sur l’est de l’île sera menée dès demain, si l’état des routes et des ponts le permet.

La Croix-Rouge française, seule organisation humanitaire française présente au Vanuatu, a pu activer son réseau aussitôt après le passage du cyclone, en soutien de la Croix-Rouge du Vanuatu. Elle participe aux réunions de coordination des opérations et appuie sa société sœur dans  l’organisation de l’aide d’urgence : déchargement des avions, inventaires des stocks de matériels, etc.

La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge se trouve également au Vanuatu. Elle a mobilisé un chef de délégation et des experts en évaluation et coordination (FACT) basés dans la région (Fidji, Kuala Lumpur et Australie). Elle coordonne les activités concernant les abris d’urgence pour l’ensemble des acteurs humanitaires sur place.  

Il faudra sans doute des semaines pour avoir une vision précise des besoins sur l’ensemble des îles qui composent le Vanuatu mais il est vraisemblable que les plantations dont dépend la population ont été dévastées par le cyclone PAM et que la sécurité alimentaire va vite devenir prioritaire, une fois passée la première phase d’urgence. Le Vanuatu, rappelons-le, fait partie des pays les plus pauvres du monde et vit essentiellement de ses ressources agricoles.

À lire dans le même dossier