Mayotte : après la crise de l’eau, le choléra
Publié le 28 juin 2024

Nos volontaires à Mayotte n’ont pas eu de répit cette année : après avoir participé activement à la gestion de la crise de l’eau , les voilà engagés dans une lutte effrénée contre l’épidémie de choléra qui sévit depuis plusieurs mois.
Dès les premiers cas détectés, l’ensemble de nos volontaires, sans exception, intègrent les messages de prévention et de sensibilisation dans les 31 dispositifs que nous gérons à Mayotte.
Dans les quartiers de Koungou, Passamainty et dans le Sud de Cavani, où la grande majorité des cas de choléra ont été détectés, les volontaires du service Eau, Hygiène et Assainissement (EHA) sont omniprésents.
Avec l’augmentation du nombre de personnes contaminées, nous avons été sollicités par l’Agence régionale de santé (ARS) pour renforcer notre plan d’action. Des équipes supplémentaires ont été recrutées pour venir prêter main forte aux équipes EHA sur le terrain. Ce sont donc 18 volontaires qui sont mobilisés partout dans le territoire pour poursuivre les actions de sensibilisation auprès de la population, dans leurs lieux de vie, ou à l’occasion d’ateliers mis en place dans nos locaux. Chaque équipe embarque avec elle de l’eau et des sels de réhydratation orale (SRO) pour les distribuer aux personnes présentant des symptômes de la maladie. Afin que la population ne soit jamais à cours de SRO, les volontaires leur enseignent même comment en fabriquer, à base d’eau potable, de sel et de sucre. Après avoir suivi une formation spécifique sur la désinfection, nos équipes peuvent non seulement, grâce à l’appui indispensable des référents de terrain - ou relais de proximité - désinfecter quotidiennement les 94 bornes fontaines monétiques (BFM) que nous gérons à Mayotte, ainsi que les domiciles des personnes touchées par la maladie.
Les volontaires accompagnent leur message de prévention de distributions de kits de lavage des mains composés d’un jerricane, d’un seau, de savons et de pastilles de chlore qui permettent de purifier l'eau. Récemment, 5 000 nouveaux kits ont été réquisitionnés, avec l’aide de notre Plateforme d'intervention régionale océan Indien (PIROI). Et parce que le lavage des mains est le premier geste à adopter pour lutter contre la propagation du choléra, des dispositifs de lavage des mains ont été fabriqués et mis à disposition de la population.
L’objectif est d’éviter à tout prix une flambée de l’épidémie sur cette île où le système de santé reste très fragile, et où l’eau est devenue rare et précieuse. Or, l’hygiène et l’hydratation sont les deux meilleures armes contre la maladie.