Depuis mai dernier, le territoire de Mayotte subit sa pire sécheresse en 26 ans. Même si la saison des pluies a officiellement débuté en novembre, les dernières précipitations ont à peine permis de stabiliser les niveaux d’eau dans les réserves. Nous sommes donc encore loin d’un retour à la normale. Face à cette crise qui perdure, des actions d’urgence s’intensifient pour permettre au plus grand nombre un accès vital à l’eau potable.

Voir l’eau couler du robinet relève désormais presque du miracle. Dès que cela se produit, les Mahorais s’empressent de remplir des citernes, des jerricanes, sur leur lieu de travail ou à leur domicile. S'adapter, faire des réserves, voilà le quotidien de la population depuis six mois. La sécheresse a entraîné des coupures d’eau qui peuvent durer jusqu’à 3 jours consécutifs. Autant dire que chaque goutte d’eau compte.

Sur ce territoire qui dépend à 80 % de l’importation, même l’accès à l’eau en bouteille est difficile, tant les prix sont importants. Au début de la crise, seuls les plus vulnérables - 50 000 personnes âgées, à mobilité réduite ou en situation de handicap - pouvaient bénéficier des distributions d’eau. Voyant la situation durer, l’État a pris la décision d’élargir cette distribution à l’ensemble de la population. Ainsi, depuis le 20 novembre dernier, 330 000 litres d’eau sont distribués chaque jour aux habitants. Nos volontaires, aux côtés d’autres associations, des centres communaux d’action sociale, de la sécurité civile ,de militaires et de pompiers ont été engagés pour faire face à cette crise.

Distribution d’eau, sensibilisation, prévention

Toute l’année, nos volontaires du Service Eau, Hygiène et Assainissement (EHA) de Mayotte s’emploient à améliorer l’accès à l’eau des habitants. Nous gérons aujourd’hui plus de 90 bornes fontaines monétiques qui permettent aux habitants de venir s’approvisionner en eau potable grâce à une carte prépayée. Nos équipes sensibilisent la population à la fois sur la nécessité de préserver cette ressource de plus en plus rare, mais aussi sur les gestes à adopter pour lutter contre les maladies d’origine hydrique. Ces actions ont été renforcées en raison de la sécheresse et se font en lien avec notre service malnutrition infantile.

Les périodes de pénurie d’eau et les conséquences sanitaires peuvent en effet favoriser ou accentuer l’état de dénutrition d’un enfant. Ainsi, au-delà de la sensibilisation, les volontaires installent également dans les quartiers des stands de lavage des mains pour les petits et les plus grands.

Distribution d’eau, sensibilisation, prévention : trois priorités à mener de front en même temps, dans l’espoir de voir venir la pluie et la fin des restrictions qui peuvent être dramatiques.

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