Depuis le 21 octobre, nos équipes soutiennent la Croix-Rouge haïtienne pour faire face à l’épidémie de choléra dont l’ampleur ne cesse de s’étendre. En Artibonite comme à Port-au-Prince, les actions se multiplient auprès des populations et maintenant dans les 30 centres de santé de la capitale.

Le choléra est partout présent, impossible d’échapper aux messages de prévention diffusés en boucle sur les ondes radio ou à la télévision. Les opérateurs téléphoniques inondent aussi leurs clients de SMS… Et pourtant, la maladie s’étend inexorablement dans le pays. Son expansion est bien sûr facilitée par les conditions d’extrême précarité dans lesquelles vivent les sinistrés du séisme du 12 janvier 2010, et ce malgré les efforts déployés par les acteurs humanitaires, dont la Croix-Rouge. L’inquiétude et la colère de la population montent de jour en jour.

A PORT-AU-PRINCE

A Port-au-Prince, les cas se multiplient et la Croix-Rouge française, en plus des 8 centres de santé qu’elle soutient depuis le séisme du 12 janvier, soutient maintenant 22 autres centres de santé de premier échelon de la commune de Port-au-Prince. Les volontaires installent des unités de stabilisation chargées d’accueillir les patients atteints du choléra et d’administrer sels de réhydratation oraux ou sérum par intraveineuse dans les cas les plus sévères, avant transfert dans le Centre de traitement du choléra le plus proche. Formation des personnels, distribution de matériel, transfert des malades, conseils aux familles, désinfection des maisons... Tout est mis en œuvre, en appui à la Direction Sanitaire du Département de l’Ouest, pour lutter contre une épidémie galopante par un travail de proximité au cœur des structures de santé haïtiennes. Auprès des populations des 18 camps et 6 quartiers de Delmas, les désinfections et sensibilisations font le quotidien des équipes de promotion de l’hygiène. Tous les camps sont désormais fournis en futs d’eau chlorée et les comités d’eau et assainissement sont formés à la gestion de ces équipements. Les latrines sont soumises à des désinfections régulières par les « dames pipis » recrutées et équipées dans les communautés. A ce jour, 45.000 personnes - familles, écoliers, habitants des quartiers - ont été sensibilisés sur le choléra. Enfin, la Croix-Rouge française prend également en charge des actions de sensibilisation, désinfection et distribution de matériel de prévention, (savon, chlore, futs d’eau…) dans 50 orphelinats de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

DANS LE BAS ARTIBONITE

La Croix-Rouge haïtienne dispose d’environ 250 volontaires mobilisables parmi lesquels 80 personnes formées par la Croix-Rouge française. Depuis le début de la crise, ces volontaires ont désinfecté plus de 1.500 maisons et sensibilisé plus de 10.000 personnes (familles, écoliers, personnel de santé…) au choléra. En outre, des tablettes de purification d’eau et des sels de réhydratation oraux ont été distribués aux familles. La Croix-Rouge française approvisionne également en eau des centres de santé ainsi que deux centres de traitement du choléra à Saint-Marc et Petite Rivière. Pour répondre à l’épidémie de choléra, l’équipe de la Croix-Rouge française est clairement renforcée, comptant désormais 35 expatriés et 360 collaborateurs nationaux. Des spécialistes de l`eau et de l`assainissement ainsi que des médecins arrivent en renfort. Parallèlement, du matériel complémentaire doit arriver en Haïti pour assurer l’approvisionnement des stocks, notamment en intrants médicaux. Tous ces efforts déployés se heurtent cependant à un problème majeur : la gestion des corps, hautement contaminants, qui reste une question sans réponse. Chaque jour, les centres de santé signalent des corps chez les familles, ou pire, dans les rues…

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