Coup d’envoi historique de nos 90e Journées nationales pour nos 160 ans !
Publié le 28 mai 2024
Sur le parvis de la gare Montparnasse, point de ralliement de nos bénévoles, c’est l’effervescence. Lunettes de soleil, crème solaire, tirelire à la main et sourire aux lèvres… Ils sont prêts à arpenter les rues de la capitale. « Maraudeurs, secouristes, profs de français ou d’informatique… On se retrouve tous pour la quête et ça nous soude pour toute l’année ! », s’enthousiasme Paul. Alors qu’ils se dispersent au milieu des voyageurs, Caroline, une infirmière de 65 ans, est admirative : « Solliciter des dons, c’est jamais facile. Je suis contente de voir qu’il y a beaucoup de jeunes ». Nos bénévoles sont rapidement rejoints par notre Président, Philippe Da Costa, notre directrice générale Nathalie Smirnov et Adriana Karembeu, bien décidés à tout donner pour cette 90ème quête nationale. Devant les caméras, notre président donne le ton : « Le 25 mai 1864, Henry Dunant fondait la Croix-Rouge française. Voir tous ces bénévoles mobilisés 160 ans plus tard promet un moment de fête, de rencontres, de générosité, d’altruisme et de communication ». Sans perdre une seconde, Nathalie Smirnov part au contact : « C'est une respiration associative et un vrai moment de cohésion sociale. C'est aussi l'occasion pour moi qui habite à deux pas de rencontrer les bénévoles de mon quartier ». Adriana, à nos côtés depuis 25 ans, s’élance en tête du cortège : « J’ai hâte de la faire chaque année. Les bénévoles donnent tout, il y a une sacrée énergie ! ».
Un moment de fête partagé avec les Français
Arrivée au marché Edgar Quinet. Adriana crée la surprise. Souriante et accessible, elle capte sans effort l’attention des habitants du quartier. Quelques mots échangés à droite, un selfie avec le poissonnier à gauche, son pouvoir d’attractivité est une aubaine pour nos bénévoles qui n’ont plus qu’à informer les passants sur leurs actions locales, répondre aux questions des curieux et tendre la main pour récolter une pièce. « Il faut qu’on s’autofinance. On a besoin de fonds pour nos activités sociales. Sans la quête, on ne peut pas marauder, payer l’essence, les duvets, le matériel… », explique Catherine. Derrière son stand de fruits et légumes, Sylvina arbore fièrement le sticker Croix-Rouge qu’Adriana lui a collé délicatement sur le tablier et invite ses clients à donner : « On les voit tous les ans, mais avec une célébrité, c’est la première fois ! ». Jean-Louis, un fidèle donateur, demande un autocollant pour sa femme qui le colle toujours dans son porte-monnaie : « Dès qu’on les voit, tac, on met un petit sou ! ».
Avant un arrêt au bureau de poste - La Poste qui inaugure un carnet de dix timbres floqués Croix-Rouge française pour ses 160 ans -, nos bénévoles dégainent le terminal de carte bancaire pour les clients qui n’ont pas de monnaie à la terrasse des cafés. « Il y a même un QR code pour recevoir le reçu fiscal. En plus, j’ai fait une photo avec Adriana, c’est royal ! » confie Nicolas tout sourire. Non loin, Magalie est nostalgique : « J’étais secouriste lorsque j’étais étudiante… Ça fait plaisir de voir cet engagement. C’est un bel effort qu’il faut récompenser ». Xavier, quant à lui, a l’habitude de donner au feu rouge. Ce matin, il est en balade avec sa fille de 6 ans et demi : « Visiblement, on peut pas vous louper ! Et voilà ton premier don, Louise. Il n’est jamais trop tôt pour commencer », plaisante le papa de la petite qui porte désormais un bracelet blanc et rouge au poignet.
La force du collectif
De l’énergie, il en faut pour tenir la cadence pendant les 9 jours de quête sur tout le territoire national, dans l'Hexagone et en Outre-mer. Après Lille et Dijon, c’est Chartres qui lance les Journées nationales cette année. « Ça me touche beaucoup qu’ils soient venus fêter les 160 ans de la Croix-Rouge avec nous cet après-midi ». reconnaît Dylan. Une vingtaine de lycéens et d’élèves de l’école primaire de Saint-Jean sont en place, rompus à l’exercice. Ninon, qui suit l’Option Croix-Rouge depuis la seconde, participe pour la troisième fois à la quête : « Depuis que je me suis lancée, on peut plus m’arrêter ». Environ 300 écoles, collèges et lycées français sont concernés par ce programme qui embarque les jeunes mais aussi leurs enseignants et familles. « Les gens donnent plus facilement aux jeunes ! », souligne Caroline, responsable départementale de la jeunesse.
Parmi les bénévoles, quelques bénéficiaires donnent un coup de main. « On voulait participer. C’est parfois intimidant mais il faut agir », expliquent Abdoulaye* et Assane*, deux mineurs isolés accompagnés par notre unité locale. De son côté, Saint-Destin est sur le terrain depuis ce matin. Sur le chemin qui mène à la Cathédrale, il raconte son parcours à notre président, curieux de connaître son histoire : « Quand j’ai quitté le Congo-Brazzaville, j’ai été accueilli par la Croix-Rouge espagnole puis française. Je me suis toujours dit qu’un jour je leur renverrai l’ascenseur et je suis devenu bénévole en 2020. J’ai aidé en maison de retraite, fait des maraudes, des collectes de denrées et aujourd’hui je suis toujours là ! ».
Répondre à l’urgence
Place des Épars, Adriana est attendue « comme une star », constate Estelle : « On voit la différence ! Il y a plus de monde que d’habitude, c’est une chance pour nous ». Et pour cause : la quête est indispensable pour financer nos actions locales partout en France et représente jusqu’à 40 % de notre budget. « On veut agencer notre vestiboutique, financer nos maraudes et nos colis naissance pour les jeunes mamans. Le besoin est réel en aide alimentaire et en faveur des réfugiés », précise Siam, organisatrice des Journées nationales. Face aux crises, le nombre de personnes bénéficiant de l’aide alimentaire est en constante augmentation. « La semaine dernière, on a servi 103 repas. Ce chiffre a doublé ! Il y a une forte tension alimentaire sur tous les ménages », alerte Stéphanie, présidente territoriale.
« Il n’y a pas de petit geste, que des grands cœurs »
À Paris comme à Chartres, la générosité des Français est intacte selon Mathis : « Même si on prend quelques vents, les gens sont hyper chaleureux. Ils ont souvent un mot gentil et nous soutiennent. Ça nous rebooste ! ». Certaines personnes s’excusent de ne pas pouvoir donner plus. « Il n’y a pas de petit geste, que des grands cœurs ! » leur rétorquent les volontaires. Quand d’autres ne peuvent tout simplement pas donner, nos équipes en profitent pour leur faire savoir qu’elles sont aussi là pour eux s’ils ont besoin. L’émotion est souvent au cœur des rencontres.
Ces moments-là sont sans doute le meilleur des dons que les citoyens peuvent nous faire. « Beaucoup ont un lien avec la Croix-Rouge », confie Vincent. C’est aussi ça, la richesse des Journées nationales. Pas seulement une tirelire, mais tout ce qu’elle symbolise : ce lien, ces sourires, la générosité et la solidarité.
* Prénoms modifiés par souci d’anonymat.