Intempéries exceptionnelles dans la Manche et le Calvados

Depuis lundi soir, il n’y a eu aucune trêve. La neige et le vent ont rendu les routes totalement impraticables dans la Manche, y compris pour les secouristes, pompiers et gendarmes. La ville de Cherbourg, par exemple, est isolée ; Impossible d’en entrer ou d’en sortir. Stéphane Leconte, directeur départemental de l’urgence et du secourisme confirme que la situation « est vraiment exceptionnelle. Il est tombé environ 30 centimètres de neige ».

Les secouristes de la Croix-Rouge sont mobilisés sur deux sites principalement : une quinzaine de bénévoles, encadrés par le président départemental de la Croix-Rouge, Martial Germain,se trouvent à la gare maritime de Cherbourg où près de 300 passagers d’un ferry, bloqués depuis lundi soir, attendaient de pouvoir débarquer dans l’après-midi. Une autre équipe a été mobilisée à Sainte-Mère l’Eglise où elle a déployé un centre d’hébergement d’urgence et un centre d’accueil des impliqués. Une cinquantaine de personnes est hébergée depuis lundi soir et devrait passer une seconde nuit sur des lits picot, étant dans l’impossibilité de regagner leur lieu de résidence par la route.

Trois secouristes sont sur place,  soutenus par les pompiers et les gendarmes. A leurs côtés, les personnes accueillies « qui ont fait preuve d’un grand élan de solidarité en nous aidant à transporter tout le matériel des camions dans le centre d’hébergement en formant une chaîne humaine », se félicite Stéphane Leconte.

La Croix-Rouge est également intervenue dans une maison de retraite pour apporter des couvertures de survie aux personnes âgées ou encore dans la commune de Carentan où dix personnes ont dû être hébergées.

LES NAUFRAGÉS DE LA ROUTE ATTENDENT LE REDOUX

Dans le Calvados voisin, les secouristes ont dû prendre en charge les nombreux automobilistes contraints d’abandonner leur véhicule sur les routes enneigées et verglacées. Dans la commune de Mathieu, plus de 300 personnes sont hébergées depuis lundi soir dans deux salles communales et les possibilités de les rapatrier vers leurs voitures abandonnées sont pour l’instant nulles. Dix bénévoles vont passer la nuit parmi les bénéficiaires, aidés par les agents communaux et les pompiers.

Sur l’autoroute A13, 5 bénévoles de la délégation de Lisieux ont assuré ce mardi des distributions de sandwiches et boissons aux chauffeurs-routiers bloqués. Environ 150 camions sont ce soir paralysés, la circulation se fait difficilement sur une voie et la neige tombe sans relâche. Des solutions d’hébergement et de nourriture doivent être trouvées pour la nuit. La tâche est également rendue difficile pour tous les acteurs de secours compte tenu de l’impossibilité d’emprunter le réseau routier sur tout le département. 

ETAT D’ALERTE EN ILE-DE-FRANCE

Les 8 départements de l’Ile de France en vigilance orange neige et verglas sont surveillés de près par les secouristes de la Croix-Rouge française. 130 bénévoles sont mobilisés, 6 véhicules de secours engagés et 5 en attente. Comme l’indique Martial Solagne, coordinateur Ile-de-France urgence et secourisme, « l’aspect difficile de cette opération est de réussir à anticiper les éventuels besoins sur le terrain. La météo ne se maîtrise pas et la neige empêche le déplacement rapide des véhicules de secours ». Outre le trafic routier qui semble maîtrisé avec la réouverture de péages autoroutiers pour les poids-lourds, ce sont plutôt les situations dans les aérogares et les gares ferroviaires qui inquiètent. Des centres d’hébergement d’urgence (CHU) sont prêts à être installés, les équipes de secours départementales sont en état d’alerte. De plus, des renforcements de maraudes auprès des personnes sans abri sont prévus dans Paris, durant la soirée.  

Le centre opérationnel de coordination Ile-de-France assure depuis ce matin la préparation et la mobilisation des bénévoles et des dispositifs de secours dans toute la région pour la fin de journée. 

Le centre opérationnel national coordonne pour sa part les opérations sur tous les départements concernés. 

Photos Simon Cabrejo et Julien Vialar