Le maire de Qalqilia attend les jeunes ambassadeurs de la Croix-Rouge. Il décrit la situation difficile du district et de la ville, encadrée depuis quatre ans par un mur de 8 mètres de haut empêchant les allées et venues des habitants et les séparant le plus souvent de leur terre cultivable. Pour conclure son accueil, il aura ces mots : "Il est plus difficile de construire un être humain que de bâtir des murs"

Youssef et Olivier, à peine remis de cette première journée qui leur "a semblé aussi longue qu’une semaine entière" comme l’explique Olivier, commencent, ce lundi, un voyage hors du commun. Destination Qalqilia, ville de 48.000 habitants située dans la partie nord de la Cisjordanie, le long de la frontière israélienne. L’heure et demi de trajet qui sépare Ramallah de Qalqilia permet à nos jeunes européens de se familiariser avec le paysage rocailleux mêlant une pierre ocre à d’innombrables oliviers, le plus souvent cultivés en terrasse le long des collines. Ces villages se succèdent et les explications du chauffeur leur permettent rapidement de distinguer les villages palestiniens des implantations des colons israéliens. Quelques check-points rythment le trajet. Puis c’est l’arrivée à Qalqilia.

Le maire attend les jeunes ambassadeurs de la Croix-Rouge. Il décrit la situation difficile du district et de la ville, encadrée depuis quatre ans par un mur de 8 mètres de haut empêchant les allées et venues des habitants et les séparant le plus souvent de leur terre cultivable. Pour conclure son accueil, il aura ces mots : "Il est plus difficile de construire un être humain que de bâtir des murs"… Des mots qui résonnent encore dans la tête d’Olivier qui s’est empressé de noter la sage déclaration de l’édile. Après la mairie et son accueil chaleureux et une visite au pied du mur pour constater la séparation, en route vers le bureau du PRCS local. C’est ici que débute réellement la journée. Les 8 ambassadeurs sont répartis en 3 groupes accompagnés d’un volontaire du PRCS qui fera office de traducteur et d’un team leader. Chaque groupe part à la rencontre d’une famille de la ville soutenue par le PRCS pour y passer la journée. La rencontre s’annonce forte en émotion. Youssef est associé aux deux jeunes islandais alors qu’Olivier accompagne les deux jeunes danois vers sa famille d’accueil. Ces 4 heures seront inoubliables. L’accueil est chaleureux car malgré la difficulté quotidienne et le climat de tension permanente, l’hospitalité reste la règle de vie. Intimidé, Olivier consomme le thé offert en observant le père de famille, son épouse et leurs six enfants. Au delà de la barrière de la langue, c'est l'étonnement commun qui rend la première heure pleine de retenue. Quelques questions échangées sur l'histoire de la famille, les occupations du père qui ne peut plus aller travailler en Israël et les études des enfants et puis vint l'heure de préparer le déjeuner. Les femmes se retrouvent entre elles. Olivier reste avec le jeune homme et commence à sympathiser. On parle de foot ! A table, tout le monde se détend. Bien sur chacun observe avec douceur les coutumes de l'autre. Et chacun s'adapte aussi. Du riz, du poulet du Laban, quelques olives et légumes marinés, un gâteau et bien entendu le rituel café arabe à la cardamome. Olivier se régale et se dit que cette nourriture ressemble bien à celle découverte à Jérusalem ; s'ils mangent la même chose, alors pourquoi se font-ils la guerre ? Après le café, retour au salon pour poursuivre la discussion et dresser le programme du lendemain .

Car déjà, l’heure du départ approche. Olivier propose un foot avec les amis du fils demain après-midi. Tout le monde est d’accord car l’objet de la mission est bien de partager la vie de ces familles en difficulté. Malgré le silence du premier jour et les timidités partagées, l’échange est bien réel. C’est la découverte d’une culture différente, pour ces jeunes hommes et femmes européens mais aussi pour ces familles enfermées. Les discussions des 8 ambassadeurs dans la voiture en route vers Ramallah traduisent leurs découvertes et leurs émotions. Les pensées des familles doivent en être proches. Youssef a vécu une après-midi similaire à celle d’Olivier. Mais avec un avantage : comme il parle l’arabe, il a pu pleinement profiter de cette rencontre. Il a certainement compris plus de détails sur le quotidien de sa famille d’accueil. Enfin de retour à Ramallah, c’est une ultime rencontre avec le Président du PRCS, qui ce soir offre le dîner, qui permet aux jeunes groupe de poursuivre et surtout de se préparer à la journée suivante. Au programme de mardi, retour à Qalqilia ; la matinée dans les écoles avec les enfants puis l’après-midi en famille. De vraies retrouvailles en perspectives. A demain.

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