L’ouragan Melissa a violemment frappé le sud-ouest de la Jamaïque, le 28 octobre. Qualifié de “monstre”, il s’agit de l’un des ouragans les plus puissants jamais enregistrés dans la région. Face à l’ampleur des dégâts et à la gravité de la situation humanitaire, les autorités jamaïcaines ont lancé un appel à l’aide internationale auquel nous répondons en envoyant du matériel et des experts humanitaires à travers notre Plateforme d’intervention régionale Amériques-Caraïbes basée en Guadeloupe.

L’ouragan Melissa dont l’impact était redouté, a frappé avec force le territoire de Jamaïque. Des vents atteignant près de 300 km/heure, des pluies torrentielles et une onde de tempête de près de 4 mètres ont dévasté l’île. Plusieurs localités sont inondées, des routes coupées, des infrastructures essentielles telles que des hôpitaux, écoles et réseaux d’eau sont gravement endommagés. Des milliers de foyers sont privés d’eau, d’électricité et d’abris sûrs. Face à l’ampleur des dégâts, les autorités ont déclaré l’ensemble du territoire “zone sinistrée”.

La Croix-Rouge jamaïcaine a ouvert des abris pour accueillir les familles les plus vulnérables, dont une majorité de femmes et d’enfants. Mobilisés avant même le passage de la tempête, les volontaires ont distribué des kits d’hygiène, bâches et couvertures, grâce au soutien du Fonds d’urgence pour les interventions en cas de catastrophe (DREF) de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC).

Melissa frappe un pays déjà fragilisé

La population est doublement sinistrée. Elle se remettait à peine de l’ouragan Beryl, survenu il y a seulement 16 mois, qui avait ravagé les zones agricoles et de pêche. « À l'heure actuelle, nous sommes en mode opérationnel à plein régime », explique Horace Glance, directeur adjoint des opérations de la Croix-Rouge jamaïcaine. L'ensemble du personnel a été  mobilisé près d’une semaine avant le passage de Melissa. Tout le monde est sur le pont, tous les systèmes sont prêts. [...]  Nous n'avons jamais connu un ouragan aussi violent. Les vents, les glissements de terrain et les inondations côtières sont d'une ampleur exceptionnelle », ajoute-t-il.

La plateforme régionale d’intervention Amériques-Caraïbes en soutien

En réponse à l’appel à l’aide, notre Plateforme d’intervention régionale Amériques-Caraïbes (PIRAC) va déployer des ressources humaines et du matériel grâce au soutien du Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Cette opération vise à soutenir la Croix-Rouge jamaïcaine dans ses efforts de secours et à renforcer les capacités locales d’intervention. Elle s’articule autour de trois volets principaux :

  • L’envoi, avec l'appui d'un navire des Forces Armées aux Antilles, de 500 kits famille contenant des articles de première nécessité (hygiène, abri, outils de nettoyage, ustensiles de cuisine, etc.) pour répondre aux besoins immédiats des familles sinistrées ;

  • Le déploiement de deux unités de traitement de l’eau, en coordination avec le ministère de la Santé jamaïcain et les clusters WASH nationaux et régionaux, afin de garantir un accès rapide à une eau potable sûre ;

  • L’envoi de ressources humaines spécialisées, dont deux salariés de la PIRAC et un expert technique en traitement de l’eau déployé en partenariat avec la Fondation Veolia, pour appuyer les opérations logistiques, la production d’eau potable et la coordination sur le terrain. D’autres renforts seront prévus pour renforcer les équipes sur place.

Une crise régionale aux effets dévastateurs

L'ouragan ne menace pas uniquement la Jamaïque. Des vents violents et des pluies diluviennes ont également touché Haïti, Cuba et la République dominicaine. Melissa poursuit sa route actuellement vers les Bahamas et les îles Turques-et-Caïques. Déjà éprouvés par la pauvreté, les inégalités et des catastrophes récentes, ces pays voient leurs vulnérabilités s’aggraver.

Le changement climatique accentue ces chocs : si les catastrophes peuvent toucher tout le monde, leurs conséquences ne sont pas vécues de la même manière. Ce sont les groupes les plus vulnérables : femmes, enfants, personnes déplacées, communautés autochtones, familles vivant dans la pauvreté ou la violence, qui subissent le plus durement les effets des ouragans.