Alors qu’une semaine de deuil national a été décrétée au Myanmar, frappé par un violent séisme, le pays tout entier respecte une minute de silence ce mardi, à l’heure précise où est survenue cette catastrophe. Un hommage aux nombreuses victimes dont le nombre ne cesse d’augmenter. La Croix-Rouge du Myanmar, soutenue par notre Mouvement, participe activement à l’aide humanitaire déployée de toutes parts mais les conditions d’intervention sont extrêmement complexes, comme nous l’explique Emmanuelle Pons, directrice des Opérations internationales à la Croix-Rouge française.

URGENCE BIRMANIE

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Quels sont les besoins prioritaires après une telle catastrophe ?

C’est d’abord une course contre la montre pour retrouver des survivants et secourir les personnes. On le sait, tout se joue dans les jours et les heures qui suivent une telle catastrophe. Les équipes sont mobilisées pour rechercher les survivants et apporter les premiers soins préhospitaliers. Des cliniques mobiles sont également déployées pour prendre en charge les blessés. On redoute aussi une flambée de maladies hydriques et d’épidémies, déjà présentes avant le séisme, en raison d’une problématique d’accès à l’eau et à l’hygiène très préoccupante. Des unités de traitement d’eau ont été déployées afin de permettre l’accès à l’eau aux populations. Un enjeu primordial alors que les températures avoisinent les 40 degrés. Il faut bien sûr en priorité fournir au plus vite des bâches, couvertures, abris, etc. aux personnes rescapées qui manquent de tout. Les destructions sont colossales dans les 6 provinces touchées. Le soutien psychosocial, on le sait, va également être crucial pour aider la population à se relever d’une telle tragédie, tout comme la mission de rétablissement des liens familiaux.

Comment aidons-nous le Myanmar à l’échelle de notre Mouvement ?

La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) a immédiatement lancé un appel d’urgence pour récolter 104 millions d’euros. Cette somme doit permettre de venir en aide à 100 000 personnes sur 2 ans. Les besoins humanitaires sont énormes et notre engagement doit s’inscrire dans la durée. A l’heure actuelle, de nombreuses Croix-Rouge sont mobilisées aux côtés de la Croix-Rouge du Myanmar ainsi que la Fédération et le  le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). 

L’acheminement de l’aide humanitaire internationale dans ce pays reste un challenge, dans un pays en guerre et très fermé. Par chance, 6 conteneurs sont arrivés une semaine avant le séisme au port de Rangoon, comportant des couvertures, lampes solaires, bâches, abris, trousses à outils, jerrycans, moustiquaires. Ce matériel est venu compléter les 3 000 kits familiaux déjà présents dans les entrepôts et va être mobilisé en priorité en attendant de pouvoir acheminer du matériel et des ressources humaines en renfort. 

Quelles sont les principales difficultés auxquelles nous sommes confrontés ? 

Cette crise humanitaire s'ajoute à des vulnérabilités existantes. Le Myanmar est en proie à une guerre civile depuis 2021 entre la junte militaire au pouvoir et des groupes armés opposés à ce régime. Ce conflit a entraîné le déplacement de nombreuses populations qui vivent dans la précarité. La famine touche près de 15 millions de Birmans (près d’un tiers de la population). Par ailleurs, les services publics sont fragiles, le système de santé est faible. Il y a des pénuries de fournitures médicales mais aussi, plus globalement, des besoins essentiels non couverts. La situation est en ce sens comparable à celle de la Libye, frappée elle aussi par un terrible séisme en février 2023.

La Croix-Rouge française intervient-elle dans cette crise ? 

Nous avons lancé un appel à dons auprès des entreprises et du grand public, afin de mobiliser des ressources pour participer à l’appel d’urgence de la Fédération, mais aussi pouvoir prendre part au déploiement d’équipiers de réponse aux urgences (ERU) qui risquent d’être sollicités dans les heures qui viennent. Nous échangeons à ce titre avec les différentes Croix-Rouge déjà présentes dans le pays afin d’organiser des déploiements conjoints.

Retour sur le dossier : Urgence Birmanie