L’épidémie de fièvre hémorragique Ebola qui s’est déclarée le 9 février 2014 dans les zones forestières du sud-est de la Guinée continue de s’intensifier et a pris une ampleur régionale en se propageant à la Sierra Leone, au Liberia, au Nigeria et au Sénégal.

Cette épidémie est sans précédent tant par son ampleur géographique qu’en terme de bilan humain. Au 17 septembre 2014, un total de 5 435 cas a été identifié et 2 679 personnes sont décédées. En seule Guinée, 595 personnes ont perdu la vie pour un total de 963 cas.

Engagés contre l’épidémie depuis le 8 avril 2014 en Guinée, nos volontaires intensifient leurs actions afin de contribuer efficacement au contrôle de l’épidémie et à l’allègement des souffrances des populations.

Notre engagement se concentre principalement en Guinée et en Côte d’Ivoire :

  • En Côte d’Ivoire, le Ministère de la Santé a mandaté la Croix-Rouge française afin de mettre en place un plan de contingence prêt à être déployé dès les premiers cas confirmés d’Ebola. Ce plan, qui doit être financé par l’Union européenne. aura un volet clinique et un volet de prévention. 

  • En Guinée, nous avons poursuivi nos actions aux côtés des volontaires de la Croix-Rouge guinéenne, en partenariat avec le Gouvernement français dans sa décision de monter un centre de traitement supplémentaire, pour compléter les deux centres existants gérés par Médecins sans frontières Belgique.

Endiguer l’épidémie

Aux côtés de la Croix-Rouge guinéenne et dans le cadre de l’action coordonnée par la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, nous avons, dès le 8 avril 2014, mobilisé des équipes de réponse à l’urgence (ERU) pour former les volontaires et les autorités sanitaires locales dans leur efforts de contrôle de l’épidémie. Les ERUs ont immédiatement concentré leurs actions dans la zone de flambée épidémique, autour des municipalités de Guéckédou, Macenta, Kissidougou et N’Zérékoré. Au total, 15 équipiers de réponse à l’urgence ont été déployés pendant huit semaines. Ces interventions ont permis de former puis de superviser 355 volontaires de la Croix-Rouge guinéenne à mener des tâches essentielles :

  • Sensibilisation des populations à la maladie (mode de transmission, comportements protecteurs, gestion des personnes suspectées) avec un total de 103 leaders communautaires formés et 73 105 personnes sensibilisées,

  • Désinfection de 30 bâtiments (maison, écoles, latrines) contaminés,  

  • Distribution de chlore/savon pour 15 597 personnes,

  • Gestion des personnes décédées de la maladie et enterrements sécurisés : 65 personnes concernées,

  • Suivi des cas contacts (personnes ayant été en contact avec une personne touchée par la maladie Ebola) : 380 personnes suivies pour une durée de 21 jours chacune.

Nous avons continué notre engagement en mettant à disposition un coordinateur des opérations auprès de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge jusqu’à début août 2014. Dans un contexte humanitaire extrêmement tendu en raison du risque infectieux, du stress des populations locales, et du tribut humain lourd, la coordination avec les autres acteurs humanitaires a permis d’assurer la complémentarité des actions et l’optimisation de l’utilisation des ressources humaines et matérielles disponibles.

Améliorer les conditions sanitaires

Malgré ces efforts, le nombre de cas de personnes touchées par Ebola a recommencé à croître depuis août 2014 et de nouveaux foyers sont apparus. L’ampleur de cette troisième vague épidémique conjuguée à l’essoufflement des capacités de réponses du système sanitaire local ont décidé la Croix-Rouge française à s’associer au Gouvernement français pour répondre à la demande des autorités guinéennes d’ouvrir un nouveau Centre de Traitement Ebola (CTE). Ce Centre sera basé en Guinée forestière, région carrefour avec la Sierra Leone, le Liberia et la Cote d’Ivoire. 

Par ces actions en Guinée, nous continuons à participer activement à la lutte contre cette catastrophe sanitaire dont le contrôle nécessite les efforts de tous les acteurs humanitaires et le support de l’ensemble de la communauté internationale. A moyen terme, nous souhaitons nous engager dans le renforcement du système de santé guinéen, afin qu’il puisse mieux anticiper et faire face à de nouvelles crises sanitaires.

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