Personne ne voulait croire la rumeur et pourtant, à l’aube du 24 février 2022, les troupes russes entrent bel et bien en Ukraine sous le regard consterné de la communauté internationale. Une guerre débute alors à 1 200 kilomètres seulement de nos frontières, poussant des centaines de milliers d’Ukrainiens vers les pays voisins. Face à une urgence humanitaire tentaculaire, une solidarité tout aussi exceptionnelle se met immédiatement en place. C’était il y a tout juste un an.

Le 24 février 2022, confirmant la rumeur de plus en forte d’une offensive imminente contre l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine, met son plan à exécution. Au lever du jour, les premières bombes s’abattent sur plusieurs villes et les troupes russes entrent dans le pays. Stupeur et tremblements dans le monde entier, à la vue de ces images d’un autre temps.

A 1 200 kilomètres seulement de nos frontières, des milliers d’Ukrainiens prennent le chemin de l’exode, cherchant refuge dans les pays voisins : la Pologne, la Roumanie, la Moldavie, la Hongrie, la Slovaquie, la Biélorussie, la Russie. Des files d’attente se dessinent à perte de vue. En une semaine, 660 000 personnes fuient l’Ukraine. L’ensemble du Mouvement international se met aussitôt en action. Nous devons faire face à une urgence humanitaire tentaculaire.

Le 1er mars, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) lance un premier appel d’urgence à hauteur de 100 millions de francs suisses. C’est elle qui coordonne les opérations dans les pays frontaliers, soutenue par 3 000 volontaires. Elle supervise également trois bases logistiques en Ukraine. Dans le même temps, 600 membres du Comité international de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge (CICR) se déploient à l’intérieur du pays aux côtés de la Croix-Rouge ukrainienne.

Du 1er au 8 mars, une semaine spéciale de solidarité est organisée par France Télévisions et Radio France, soit 450 heures d’antenne, au profit de la Croix-Rouge française. La générosité est au rendez-vous. L’argent collecté nous permet d’acheminer très vite 1 000 tonnes de matériel de première urgence, soit 18 poids lourds, vers l’Ukraine et les pays limitrophes, où continuent d’affluer chaque jour des milliers de personnes.

Une semaine plus tard, le 8 mars, les premiers flux de personnes fuyant l’Ukraine arrivent dans nos gares. A Paris, à Strasbourg, à Lyon… Nous sommes là pour les accueillir et les orienter vers des centres d’hébergement ou des lieux de transit, en France, mais aussi vers l’Espagne et le Portugal, principalement, où des proches les attendent. Nous sommes là aussi pour les écouter, les réconforter, les accompagner, les informer, assurer le lien avec leurs familles, via notre dispositif de rétablissement des liens familiaux.

Dès le 11 mars, soit 15 jours seulement après le début de cette crise, une quinzaine de délégations territoriales sont déjà sur le pont. Dix jours durant lesquels près de 3 millions de personnes parviennent à fuir l’Ukraine, la majorité se réfugiant en Pologne. Les mouvements de population s’intensifient également à l’intérieur du pays ; on dénombre environ 6,7 millions de personnes déplacées, au gré des zones bombardées. La FICR évoque déjà une crise humanitaire d’une ampleur inédite touchant au moins 18 millions de personnes, soit un tiers de la population ukrainienne.

Source : Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Géraldine Drot

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