Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Croix-Rouge française dresse la liste de ses volontaires victimes du conflit, morts et blessés. Dans 62 départements, 114 blessés, 319 morts.

La carte des volontaires de la Croix-Rouge française victimes de la Seconde guerre mondiale

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Croix-Rouge française dresse la liste de ses volontaires victimes du conflit, morts et blessés. Dans 62 départements,114 blessés, 319 morts. Ils sont secouristes, membres des Équipes d' urgence, infirmières, conductrices-ambulancières…. La majorité tombe en portant secours aux victimes des combats de la Libération en 1944, des bombardements, certains sont pris en otage, parfois résistants, sont fusillés ou meurent en déportation. La majorité d’entre eux a entre 20 et 40 ans, le plus jeune a 16 ans.

Cette carte rappelle le lieu de leur engagement, leurs noms, certains événements qui ont causé leur mort et leurs blessures et propose une sélection de portraits. En mémoire à ces porteurs des valeurs humanitaires de la Croix-Rouge, acteurs de l'histoire de France.

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Ce projet a obtenu le Label Mission Libération de l’État.

Il s' appuie sur les archives de la Croix-Rouge française (listes dressées par la Croix-Rouge française en 1945-1946 et archives de la Chancellerie, déposées aux Archives nationales en juillet 2024), les sites Mémoire des hommes , maitron-en-ligne et de musées et mémoriaux de la guerre, de la Libération et de la Résistance.

1946, la Croix-Rouge française est décorée de la Légion d’honneur et la Croix de guerre

Le 19 mai 1946, la Croix-Rouge française reçoit la Légion d' honneur, ainsi que la Croix de guerre avec palme, accompagnée d’une citation qui honore alors près de 80 ans d’action de l’association.

“ Institution qui, depuis sa création, a toujours fidèlement rempli son rôle d’auxiliaire du Service de santé militaire au cours des différentes guerres soutenues par la France, aussi bien outre-mer que sur son territoire : pendant la guerre 1870-71 où elle a entretenu des infirmières auprès de 37.000 lits ; en Chine, au Maroc ; au cours de la guerre 1914-1918 où 68.000 infirmières se dévouèrent auprès des blessés ; au Levant, au Maroc à nouveau pendant la campagne du Rif ; pendant la guerre 1939-1945 où son effort fut supérieur à ce qu’il avait pu être jusqu’alors et, en particulier, pendant les opérations de débarquement […], de la Libération, notamment à Paris, en Alsace, en Lorraine et en Allemagne ; enfin, lors du rapatriement des prisonniers et déportés.

En toutes ces circonstances, elle a servi la Nation suivant ses nobles traditions, apportant aux armées françaises son concours le plus dévoué et le plus absolu. Ses [...] morts pour la France témoignent hautement de son esprit de sacrifice le plus complet et de son patriotisme le plus dur. “

Ce décret du 18 mai 1946, visé par Félix Gouin, chef du gouvernement provisoire, vient confirmer celui du 17 juin 1941 qui attribuait déjà la Légion d'honneur et la Croix de guerre à l’association, en actualisant les termes.

Cérémonie de remise de la Croix de guerre et de la Légion d’honneur à la Croix-Rouge française, 1946 
©Croix-Rouge française
Cérémonie de remise de la Croix de guerre et de la Légion d’honneur à la Croix-Rouge française, 1946 ©Croix-Rouge française

Une culture de l’engagement citoyen et de la reconnaissance

Si la citation relève le coût humain de la Seconde Guerre mondiale, la Croix-Rouge française perpétue depuis ses origines une tradition de reconnaissance envers ses acteurs.

Hasard de l’Histoire, le 8 mai est la à la fois une date de libération pour la France et celle de la Journée internationale de la Croix-Rouge, le jour de naissance de son fondateur. Temps institutionnel fort, c’est autour de cette date que l’association rend hommage au Soldat inconnu en ravivant la flamme sous l'Arc de triomphe. Le drapeau national de la Croix-Rouge française est déployé à cette occasion. Sur sa cravate sont épinglées les médailles de la Légion d'honneur et la Croix de guerre, ainsi que la médaille d'or du Service de santé de l'armée.

Un rituel permis à titre exceptionnel pour une association qui, chaque année depuis 1924, lie par cet acte, dans un destin commun, les morts pour la France, la mémoire de ses volontaires et celle des bénéficiaires de ses actions. Fait significatif, en 1928, ce sont ses infirmières qui offrent son premier drapeau au Comité de la Flamme.

Le ravivage de la Flamme se pose comme un rappel de la raison d’être de l’association. Une reconnaissance de la Croix-Rouge française à travers ses acteurs qui perdure sur le long terme.

1963, ravivage de la Flamme l’année du centenaire de la création de la Croix-Rouge ©Croix-Rouge française
1963, ravivage de la Flamme l’année du centenaire de la création de la Croix-Rouge ©Croix-Rouge française

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