Les prisonniers de guerre et la recherche des disparus
L’aide aux prisonniers de guerre
Depuis la convention de Genève de 1929, les prisonniers de guerre sont protégés par le droit international humanitaire. En novembre 1939, la Croix-Rouge française est chargée par le gouvernement des relations avec l’Agence centrale de renseignements sur les prisonniers de guerre instituée par le CICR. Le 31 octobre 1940, l’instruction relative à la coordination des secours aux prisonniers de guerre précise qu’ « à l’égard des prisonniers de guerre transférés ou maintenus hors de France, la Croix-Rouge française est seule mandatée pour intervenir sur le plan international et assurer les relations des organismes français avec le CICR ». Cela lui permet de connaître le lieu de détention des hommes pour l’envoi des colis de vivres et le maintien du lien avec leur famille par la transmission de messages via le CICR.
La tâche est d’ampleur : la France compte 1 800 000 soldats capturés par l’ennemi, envoyés en Allemagne. Dès août 1940, les conductrices-ambulancières de l’association ravitaillent en France les camps où sont notamment internés près de 70 000 prisonniers français provenant des troupes coloniales. Quelques mois plus tard, au constat des ravages causés par la tuberculose sur ces hommes, des camions sont équipés d’appareils radiologiques pour le dépistage. En juillet 1943 le Comité central d’assistance aux prisonniers de guerre en captivité (CCAPG), qui centralise l’aide, est désormais directement confié à la Croix-Rouge française.
La recherche des disparus
La capture des prisonniers de guerre et l’exode des populations fuyant l’invasion en mai-juin 1940 séparent des centaines de milliers de personnes. La Croix-Rouge française met aussitôt en place un fichier pour la recherche des disparus, en lien avec le CICR.
Cette action de recherche et de rétablissement des liens familiaux, qui existait déjà, en temps de guerre et uniquement pour les militaires en 1870 et en 1914-1918, concerne désormais aussi les populations civiles. Achevée en 1945, elle reprend avec les guerres de décolonisation et devient un service à part entière et permanent de la Croix-Rouge française en 1959.
En 1945, la Croix-Rouge française, avec ses conductrices-ambulancières et ses IPSA, participe au rapatriement des prisonniers de guerre et des déportés. En Allemagne, l’association ouvre des établissements pour soigner et rétablir les personnes intransportables.
Carte des volontaires Croix-Rouge française victimes de la 2nd guerre mondiale
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Croix-Rouge française dresse la liste de ses volontaires victimes du conflit, morts et blessés. Dans 62 départements, 114 blessés, 319 morts. Ils sont secouristes, membres des équipes d'urgence, infirmières, conductrices-ambulancières… Cette cartographie des victimes a obtenu le Label Mission Libération de l’État.
L’engagement de la Croix-Rouge française durant le conflit lui vaut en 1946 d’obtenir la Légion d’honneur et la Croix de guerre.