Dans la nuit du 24 novembre, la tempête Jinette balaie la France métropolitaine et frappe des territoires d’Outre-mer. On déplore plusieurs milliers de blessés et des dizaines de milliers de personnes déplacées. Les dégâts sont considérables. Scénario fictif, heureusement, mais ultra réaliste, pour cette Journée nationale d’exercice 100 % Croix-Rouge. Objectif : se préparer collectivement à faire face à des crises de grande ampleur.

Les crises se succèdent et s’intensifient depuis plusieurs années déjà, accentuées par les changements climatiques. Alors, il nous faut être prêts à les affronter, être à la hauteur de la réponse. Alain Rissetto, président de la commission Mobilisation face aux crises le répète sans relâche : “ Il est important de renforcer collectivement notre culture de la gestion de crise ».

C’est dans ce but que la Journée nationale d’exercice (JNEX) a été pensée : exercice grandeur nature, sur tout le territoire, pour tester ses connaissances, comprendre la mécanique de l’urgence, se tenir prêt.

C’est ainsi que le samedi 25 novembre, plus de 50 départements ont répondu à l’appel et été mis à l’épreuve de scénarios plus vrais que nature : nous essuyons une tempête digne de celle de 1999, un épisode caniculaire en Ile-de-France, un ouragan ou un cyclone en Guyane, à La Réunion, en Martinique... « Gérer plusieurs crises simultanées représente un vrai challenge en termes d’organisation, de pilotage des opérations et de coordination entre tous les acteurs impliqués », confirme Florent Vallée, le directeur de l’urgence et des opérations. D’où l’importance de s’entraîner, de se former, d’apprendre à se connaître pour mieux travailler ensemble quand la crise survient. Tout l’enjeu est d’être à la hauteur dans la gestion de la crise et d’assurer en même temps la continuité des activités.

“Apprenons à être surpris”

Mettre en place une cellule arrière départementale, un centre d’accueil des impliqués, un centre d’hébergement d’urgence, porter secours aux sinistrés, organiser une cellule de crise au niveau national, lancer un appel à dons, répondre aux demandes des médias… ça ne s’improvise pas ! « Ce type d’exercice permet justement de tester nos procédures d’urgence, nos outils », explique Yannick Larroche, chef des opérations, qui observe et guide les acteurs du jour. « On regarde ce qui marche et ce qui a besoin d’être amélioré. On en profite aussi pour faire monter en compétences des volontaires, car tous n’ont pas le même niveau d’expérience ou de connaissances. C’est aussi l’intérêt de l’exercice ».

Acteurs aguerris ou non à la gestion de crise, « on n’est jamais assez prêts, rappelle Alain Rissetto, à l’heure du débriefing. Dans l’urgence, il y a toujours des inconnues, aucune crise ne ressemble à une autre. Alors, nous devons apprendre à être surpris ».

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