Pas-de-Calais : Sous les tempêtes, la solidarité
Publié le 13 novembre 2023
Mettre à l’abri les habitants, dans les centres d'hébergement d'urgence, c’est notre priorité.
Les gymnases, les salles communales ont été réquisitionnés pour accueillir le maximum de sinistrés. Les maisons sont inondées, il n’y a plus d’électricité, d’eau. La boue a tout saccagé. Mettre à l’abri et réconforter la population, telle est la mission des bénévoles. Ils servent du café chaud, installent des lits de camp, et surtout ils écoutent et rassurent.
Une aide foyer par foyer
Il faut sillonner les rues à pied et en véhicule, secteur après secteur. Déménager des meubles, évacuer l’eau ou réaliser un premier nettoyage des sols des maisons… Nos équipes se rendent dans chaque maison pour prêter main forte aux habitants. Ces opérations “coup de main coup de cœur” sont essentielles, autant pour effacer les stigmates de ces catastrophes à répétition que pour remonter le moral de la population. Aux environs de Saint-Omer, où l'eau atteint "encore plus d'un mètre dans certaines maisons, nous sommes en train de réinstaller des centres d’hébergement", affirme Fabienne Berquier, présidente de la Croix-Rouge du Pas-de-Calais. “C'est difficile quand on perd tout, ses biens, une partie des souvenirs, une partie de mémoire”, poursuit-elle. Certaines personnes revivent avec horreur des événements et scènes traumatisantes de la crue de 2002*. “On peut se dire, alors qu'on avait déjà tout refait à neuf, que c'est une fatalité, et abandonner.”
Pourquoi est-il urgent de proposer une aide psychologique ?
Alors, la solidarité s’organise pour panser les plaies. Environ 200 bénévoles se sont relayés jusqu’à aujourd’hui et la mobilisation n’est pas prête de faiblir. Certains volontaires sont venus en renfort de très loin. Il faut tenir bon dans la durée. Nos équipes sont là pour écouter, héberger, mettre à l’abri, ranger, déménager, nettoyer, s’assurer que personne n’est resté isolé… Pour renforcer ce soutien psychologique indispensable, nous allons coopérer avec des bénévoles du réseau “France victimes”. Objectif : aller de foyer en foyer, discuter autour d’une boisson chaude, libérer la parole, l’angoisse, soulager la détresse.
Mais l’heure n’est pas encore au soulagement. Tous surveillent avec appréhension le niveau des rivières du département en vigilance orange crues ce mardi encore. Et il y a encore tant à faire…
*En mars 2002, des intempéries avaient créé une crue inédite du bassin de l'Aa, soit 120 kilomètres de cours d'eau en amont du marais de Saint-Omer.
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