Je m’appelle Hamit, j’ai 14 ans. Je vis réfugié au Tchad car mon pays est en crise et ils ont brûlé nos maisons. Des hommes armés sont venus dans notre village. Mes parents et moi avons eu la vie sauve, mais ils ont tué mon oncle qui vivait avec nous.

J’ai vu des gens se faire frapper et d’autres se faire tuer alors qu’ils essayaient de fuir, certains devant leurs boutiques et d’autres dans leurs champs. Ma famille et moi, nous nous sommes réfugiés dans un village voisin. Là-bas, pendant plusieurs jours, on entendait encore les coups de feu. C’est alors que des hommes armés nous ont retrouvés. Pour leur échapper, nous avons fui à nouveau, mais une fois de plus ils nous ont retrouvés. Finalement, nous avons été conduits par des humanitaires jusqu’au Tchad. Durant notre fuite, de village en village, le nombre de survivants ne faisait que diminuer. Au Soudan, nous vivions dans une grande famille avec mes parents, mes grands-parents, mes frères et sœurs, mes oncles et mes tantes. Beaucoup n’ont pas pu venir avec nous et nous avons aujourd’hui perdu leur trace. Là-bas, la vie était meilleure qu’ici : nous avions quatre boutiques et des champs. Aujourd’hui, nous avons tout perdu, nous n’avons plus d’activité et il nous arrive de manquer de nourriture. Parfois, je repense à ce qui s’est passé là-bas. Je me sens triste et je me mets à pleurer. Je pense à ceux qui n’ont pas pu venir avec nous, ils me manquent.

Dans le camp de réfugiés, j’ai retrouvé d’autres enfants, dont certains de mes amis. Les mercredis et jeudis, nous nous rendons à la clinique mobile de la Croix-Rouge. C’est un moment où nous nous retrouvons, où nous faisons des jeux et des activités. Et quand je rentre à la maison, je me sens mieux.

À lire dans le même dossier