Un an et demi après le séisme du 12 janvier qui a frappé Haïti, la problématique de l’habitat reste prioritaire, alors que la saison cyclonique s’annonce intense et que l’épidémie de choléra reprend.

Plus de 13.000 abris de transition ont déjà été construits par le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dont 1.227 par la Croix-Rouge française.

Dans les camps où vivent encore plus de 600.000 Haïtiens dans des conditions d’extrême vulnérabilité, la Croix-Rouge française, avec la Croix-Rouge haïtienne, répond toujours aux besoins essentiels de première nécessité.

La mission que mène la Croix-Rouge française en Haïti depuis le tremblement de terre, est l’une des plus importantes jamais déployée dans un même pays. Une mission atypique à tous les égards où il faut sans cesse innover et adapter les réponses à un contexte inédit lié à l’ampleur de la catastrophe (concentrée presque exclusivement sur Port-au-Prince, capitale surpeuplée et très urbanisée, dont les habitants vivaient déjà, avant le séisme, dans une grande précarité) et une succession permanente de crises.

En dépit de toutes ces difficultés, les 35 expatriés mobilisés et 450 employés locaux de la Croix-Rouge française œuvrent sans relâche aux côtés de la Croix-Rouge haïtienne pour répondre au mieux aux besoins essentiels de la population.

Favoriser la mise à l’abri

Depuis le début de sa mission, la Croix-Rouge française privilégie le retour des personnes déplacées dans leur quartier d’origine. A Delmas 9 et 33, par exemple, une partie importante des populations regroupées dans des abris de fortune ont pu intégrer de nouveaux logements en dur provisoires. Cette stratégie d’approche par quartiers intègre un certain nombre de services comme l’installation de bornes fontaines ou de réservoirs pour l’accès à l’eau potable, de latrines familiales ou de soins via le soutien aux centres de santé.

Aujourd’hui, la Croix-Rouge française souhaite renforcer encore cette logique en mettant en place des activités génératrices de revenus pour accélérer le relèvement économique des quartiers et favoriser le retour à l’autonomie des personnes. Enfin la réhabilitation d’une partie des maisons endommagées par le séisme commencera dans les prochaines semaines.

Faire face aux crises qui se succèdent

Depuis le séisme, les crises se sont succédées en Haïti : de fortes pluies en mars, en septembre et octobre 2010, l’ouragan Tomas en novembre ou encore une épidémie de choléra en octobre 2010 et qui sévit à nouveau.

Pour répondre à la nouvelle épidémie de choléra, qu’il faut s’attendre à voir ressurgir chaque année à la saison des pluies, la Croix-Rouge française a réactivé immédiatement son dispositif de prévention mis en place dans les centres de santé lors de la première crise en octobre 2010 [1].

Par ailleurs, pour répondre au fort risque de catastrophes dans les semaines et les mois à venir, lié à la saison cyclonique, la Croix-Rouge française se tient prête à répondre à ces urgences. Elle dispose d’une part de matériel prépositionné (tentes, bâches, produits de première nécessité, kits d’hygiène, etc.) et poursuit d’autre part, sa campagne de sensibilisation à la réduction des risques de catastrophes dans les camps [2], tout en se heurtant aujourd’hui à l’absence de bâtiments sûrs pouvant servir de refuges vers lesquels orienter les populations en cas de cyclones.

Plus de 600 000 Haïtiens vivent encore dans les camps

Un an et demi après la catastrophe, plus de 600.000 personnes vivent toujours dans des camps, sous des tentes ou des bâches plastiques dans des conditions très précaires. Les populations restent fortement exposées aux risques de catastrophes. La Croix-Rouge française poursuit ses actions dans les camps, en tentant d’améliorer les conditions de vie, même si les solutions proposées ne sont pas toujours satisfaisantes : mise en sécurité des abris; remplacement des installations endommagées ; vidange des latrines, gestion des déchets, drainage des canaux, évacuation des eaux usées, etc., pour maintenir des conditions d’hygiène les plus favorables possibles [3]. Cette situation va malheureusement perdurer et il est par ailleurs très difficile d’envisager le relogement de toutes les personnes déplacées à Port-au-Prince, sans un plan gouvernemental d’envergure de réhabilitation ou de création de nouveaux quartiers : 250.000 logements manquaient déjà avant le séisme.

17 millions d’euros dépensés mais des besoins de financement encore importants

La Croix-Rouge française a reçu près de 29 millions d’euros de dons et de contributions institutionnelles et plus de 17 millions d’euros ont déjà été dépensés. Notre plan d’action prévisionnel 2010-2012 mobilisera l’essentiel des ressources encore disponibles pour les personnes affectées par le séisme.

Nous avons donc encore besoin de la générosité du public pour apporter l’aide indispensable au long cours à Haïti, qui va durer de longues années encore.

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