La Croix-Rouge à l’écoute de la détresse des étudiants
Publié le 25 novembre 2021
“Il est bien triste d’avoir 20 ans dans les années 2020”, selon 79% des étudiants*. Les études supérieures, auparavant synonymes de découverte de l’autonomie, de rencontres et d’ouverture d’esprit, de sociabilité et soirées étudiantes ont fait place au mal-être, à l’augmentation de la déscolarisation, à une “jeunesse sacrifiée” par la crise Covid.
Alors que pour beaucoup les bancs de l’école étaient l’occasion de pouvoir s’aérer l’esprit, la Covid a tout mis en pause. Un grand nombre d’étudiants et d’étudiantes s’est retrouvé isolé, du jour au lendemain, obligé de de suivre les cours à distance, souvent confiné dans des logements exigus. Faute de petits boulots, de “jobs étudiants”, nombreux sont celles et ceux qui ont vu leur situation financière se dégrader jusqu’à devoir faire appel à l’aide alimentaire des associations.
Bénévole à l’unité locale de Tours depuis le début de la crise, Olivier aide les étudiants, une semaine sur deux en leur distribuant les denrées alimentaires indispensables, en plus de leur proposer son soutien et une écoute attentive.
Des étudiants fragilisés, isolés depuis la crise sanitaire
Le nombre de jeunes en détresse n'a cessé d'augmenter depuis l'arrivée de la crise du Covid-19. Heden, 20 ans, étudiant en philosophie à l’université de Lille, a noté une différence entre l'avant et l'après Covid. "Cette situation m’enlève le goût d’étudier, cette hargne que j’avais de vouloir avancer dans la vie, coûte que coûte.". Pour lui, les aides de la Croix-Rouge française sont bien plus que de simples denrées alimentaires. Il s'agit aussi d'une "occasion de sortir du foyer, de rencontrer des gens, de discuter." La Croix-Rouge française permet ainsi à de nombreux étudiants de sortir de leur situation d'isolement. Bénévoles et bénéficiaires interagissent ensemble dans un partage mutuel.
Comme le complète Charline, qui bénéficie de l’aide alimentaire proposée à l’Université des Tanneurs à Tours, “Grâce à ces distributions, je peux manger à ma faim, et me faire plaisir, et même échanger avec les bénévoles et les autres étudiants. Cela m’apporte tant un soutien moral qu'alimentaire, ce qui est vraiment très important pour moi actuellement”.
Un dispositif de soutien psychologique pour les étudiants
La crise sanitaire n’a pas fragilisé que le portefeuille des étudiants mais également leur moral. « C’est quelque chose qui est dans leur cœur, dans leur tête, une grande tristesse » ( Olivier, bénévole ).
Pour venir en aide aux étudiants en souffrance psychologique, la Croix-Rouge française propose, par exemple, dans le Sud de la France une permanence téléphonique sur une ligne dédiée. Ce service est disponible tous les jours, à n'importe quelle heure, en partenariat avec le Crous et le Samu-Centre 15 du CHU de Montpellier.
Ce dispositif a déjà permis à de nombreux intervenants de la Croix-Rouge d' intervenir au chevet des étudiants dans une situation de détresse psychologique, tous les jours de la semaine. A n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, les services du Crous peuvent prendre attache avec le service d’astreinte de la Croix-Rouge sur une ligne dédiée. Sur ce secteur, en moins d'une heure, la Croix-Rouge s'engage à être présente sur place. Une fois aux côtés de l'étudiant, l'équipe lui propose un temps d'écoute sur site. Soit l'étudiant se maintient à domicile, avec mise en place d'un suivi psychologique, soit il est accompagné vers l'accueil des urgences.
Des actions rendues possibles grâce à la générosité du grand public
Nombre d’étudiants comptaient sur les petits boulots pour tenir jusqu’à la fin du mois. Les confinements et couvre-feu successifs ont plongé ces jeunes dans une détresse financière sans pareille. De plus, l’anxiété et le sentiment de privation de liberté n’ont pu qu’augmenter dans des logements de résidence universitaire généralement petits. Certaines situations sont plus qu’alarmantes.
Les bénévoles vont au devant des besoins de cette population, et c’est grâce à la générosité du grand public qu’ils peuvent agir. Les dons servent, entre autres, à financer l’aide alimentaire : un don de 100€ permet d’offrir 100 repas à des étudiants en situation de précarité.
C’est grâce à vous que nous pouvons agir. Pour tout ce que vous nous permettez d’entreprendre : MERCI
*Sondage Odova-Backbone consulting, pour France info, France Bleu et le Figaro, mené en janvier 2021.