L'Été qui sauve : une saison pour tout changer
Publié le 17 juillet 2025

Le Festival Play bat son plein ce premier samedi de juillet au parc de l’Ermitage de Gradignan. Plus de 4 000 visiteurs sont attendus. Un événement qu’Alexandre a énormément préparé en amont et pour lequel il s’est démené ! Laëtitia, bénévole de la Croix-Rouge à Gradignan ne perd pas une minute : « Allez, on y va, on installe tout ! ». Elle motive les troupes avant le début du concert qui clôturera la journée. Et ce ne sont pas les 31 degrés qui vont démotiver nos six volontaires présents, venus spécialement pour sensibiliser le grand public aux gestes qui sauvent : position latérale de sécurité, massage cardiaque, pose de défibrillateur et désobstruction des voies aériennes. L’objectif est vital : informer, former et préparer les citoyens aux accidents de la vie, afin que le plus grand nombre soit en mesure d’agir sur sa sécurité et celle des autres.
Lutter contre les idées reçues
Tandis que Samuel dépose six mannequins adultes, enfants et nourrissons sur l’herbe et vérifie le bon fonctionnement du matériel, Richard accueille les premiers inscrits. Jad, 11 ans, et son petit frère Taha sont impatients de commencer le massage cardiaque : « On a déjà vu ça dans les films ! ». Le formateur remet gentiment les choses à leur place, déconstruit les a priori, avec bienveillance : « En réalité, ce n’est pas la même chose. On doit s’assurer que la victime est sur un sol plat et dur et la poitrine dénudée. Ensuite, on met les mains au creux du sternum. Je te montre et après, tu vas le faire ». Leur maman Océane, ancienne ambulancière, écoute les consignes d’une oreille attentive : « C’est la première fois qu’on fait un atelier en pleine nature. C’est très convivial ! ».
À l’ombre des arbres, Caroline, Frédéric et Philippe, les enfants de Laëtitia, s’occupent de l’espace enfants : coloriages, cocottes en papier, Molkky à l’effigie de la Croix-Rouge challengent les plus petits. Sur le stand, Naël, 2 ans et demi, dessine une ambulance alors que son père essaye le gilet de désobstruction en compagnie de nos bénévoles. « J’ai poussé mon mari à faire l’initiation, car je suis stressée depuis la naissance de notre fils. J’ai peur qu’il s’étouffe avec des objets ou en mangeant. Dès que Naël connaîtra les chiffres, je lui apprendrai à appeler le 15 s’il nous arrive quelque chose », confie Marion.
Et dépasser ses peurs
Sur un tapis, Lou, 9 ans, très concentrée, reproduit les gestes de Sophie. Main sur le front, doigts sous le menton du mannequin pour lui basculer la tête en arrière, la petite fille se penche pour vérifier s’il y a un souffle. La victime ne respire plus. Les genoux bien ancrés et les coudes bien verrouillés, il faut procéder à un massage cardiaque. « Un, deux, trois, quatre… Plus vite, il faut compter 100 à 120 compressions par minute ! », encourage la formatrice bénévole. Le défibrillateur est en marche : « Appuie bien sur la machine, n’aie pas peur ». Lou pose les électrodes, les connecte et se retire. « Choc délivré ! C’est très bien. ». À quelques mètres, Farid observe comment se débrouille sa fille : « Son petit frère a déjà fait une crise d’épilepsie devant elle. On a dû le réanimer ». Venus pour le festival, Lou et son père ignoraient qu’il y avait une initiation gratuite de la Croix-Rouge : « C’est une très bonne initiative. On a toujours peur de faire une mauvaise manip’, de culpabiliser s’il arrive quelque chose… Mais plus tôt on acquiert les bons réflexes, plus ils sont faciles à reproduire. Ça peut arriver n’importe où, n’importe quand. On se doit d’être plus solidaire. Je suis très fier de ma fille ».
Notre enjeu : former 80 % de la population française
L’Été qui sauve est un excellent moyen de sensibiliser dès le plus jeune âge. Même si certains gestes sont difficiles pour les enfants, ils sont en capacité de réagir et de donner l’alerte. “C’est tout l’intérêt de l’opération”, confirme Richard. Laëtitia en profite pour proposer au plus grand nombre les dates de formations dispensées au sein de l’unité locale : « On a ouvert tout spécialement quatre dates sur le mois d’août. On espère les remplir en expliquant au public l’importance de se former ». En France, seul un Français sur dix estime bien connaître les gestes de premiers secours. C’est pourquoi ces formations sont indispensables. Mettre à jour ses compétences régulièrement est la clé. Christelle en est convaincue. Pendant que ses filles de 14 et 15 ans s'entraînent au massage cardiaque sur le rythme de « Stayin’ Alive », la maman précise : « Élona a passé une formation au collège. Il est important qu’elle s’exerce pour prendre confiance. Ce sont des actions de grande utilité publique ! ».
Des formations complémentaires pour aller plus loin
À la table des inscriptions, Marie-Pierre scanne le QR code, agréablement surprise qu’elles soient accessibles à partir de 10 ans : « Constance, ma fille de 12 ans, a envie de devenir bénévole et j’étais persuadée qu’elle était trop jeune. Je suis contente de pouvoir l’encourager dans cette voie. Et j’ai découvert le sac d’urgence ! C’est hyper utile d’avoir cet équipement à la maison. Je n’avais pas du tout pensé à ça ». Sensibiliser le grand public au bénévolat fait aussi partie du dispositif estival. « On a toujours besoin de monde ! », confirme Rafaèle, volontaire secouriste depuis deux ans. Pour grossir les rangs, notre équipe peut compter sur les plus jeunes, à l’image de Junior qui, après avoir participé à une initiation dans l’après-midi, est revenu avec deux copains de 10 ans, pour la partager de nouveau avec eux. Sur L'Été qui sauve, le bouche à oreille fonctionne bien !