Plusieurs fois centenaire, Provins est fortement imprégnée de son histoire. Davantage encore durant les fêtes médiévales qui rassemblent chaque année durant deux jours des dizaines de milliers de visiteurs dans la ville haute. Depuis trente ans, la Croix-Rouge française assure les secours sur cette manifestation. Un dispositif qui mobilise plus de cinquante bénévoles.

Les 8 et 9 juin 2013, la ville haute de Provins est fermée à la circulation et les échoppes s'alignent dans les rues pavées de la cité médiévale. L'organisateur attend plusieurs dizaines de milliers de personnes, à minima 30 000 par jour. Pour assurer les postes de secours, il a mandaté pour la trentième année consécutive la délégation départementale de Seine-et-Marne de la Croix-Rouge française. Stéphane Ribeiro, directeur départemental adjoint aux missions de secours, détaille la mission : "Nous quadrillons toute la ville grâce à différents postes de secours : deux à l'extérieur des remparts et deux dans la vieille ville. Dans chaque poste de secours, il y a deux équipes et un ou deux binômes. L'une des équipes assure les soins sur place, tandis que l'autre, mobile, s'occupe des évacuations ou des prises en charge dans la ville ou à domicile. Les binômes assurent une surveillance active en effectuant des rondes régulières. Enfin le poste de commandement (PC) assure la coordination des différents intervenants et fait le lien avec la Police, le SAMU, les Pompiers et l'organisateur." 

Pour les secouristes, la journée commence par le traditionnel café précédant le briefing. Venus des dix unités locales du département mais aussi de l'Essonne et de Paris, ils écoutent Vincent, le chef de dispositif adjoint. "Chaque chef de poste va recevoir un plan complet de la ville, avec les noms de rues, mais aussi un quadrillage facilitant le repérage précis des interventions", annonce-t-il. Vincent achève sa formation sur ce poste de secours, le plus grand du département. Une fois la constitution des équipes et les points d'implantation communiqués, la mise en place commence. Les échanges radios avec le PC s'intensifient au fur et à mesure que les chefs d'intervention rejoignent les postes de secours et demandent des compléments de matériel ou d’informations. "Les ajustements mineurs font partie de la gestion normale de ce genre de dispositif", indique Joël, le chef du dispositif,  entre deux messages radio. Colonne vertébrale du dispositif, la logistique est aussi à pied d’œuvre. C'est elle qui permet aux secouristes de travailler dans de bonnes conditions en fournissant les tentes de secours, les repas, le matériel de secours ou l'hébergement.

Sur le terrain, entre les chevaliers en armure ou les lépreux avec leur crécelle, les uniformes des secouristes tranchent. Plusieurs interventions ont déjà eu lieu. Un homme blessé superficiellement en découpant un jambon ou un jeune garçon souffrant de vomissements et de maux de tête. Si ces interventions semblent assez classiques, ce n'est pas toujours le cas. Florian, un secouriste de la délégation de Provins, se souvient que l'année dernière, une équipe a pris en charge "un homme blessé à l'œil par un aigle pendant les démonstrations de fauconnerie". Les accidents de glaives ne sont pas rares non plus. "La diversité des interventions et leur caractère hors norme" est l'un des points soulignés par les bénévoles. Marie-Cécile, qui participe pour la dixième fois aux Médiévales, souligne pour sa part que "c'est aussi l’occasion de rencontrer d'autres bénévoles, de créer des liens et de découvrir des manières différentes de travailler ensemble."

Textes et photos : Nicolas Beaumont

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