La Croix-Rouge française se prépare à l’arrivée de la tempête tropicale Irma sur les Antilles. Les trois territoires français où elle est basée (Saint-Martin, Saint-Barthélémy et Guadeloupe) sont passés en vigilance orange cyclonique. Si la trajectoire de l’ouragan reste incertaine, il faut néanmoins anticiper le pire.

Les explications de Florent Vallée.

> Les ouragans sont récurrents dans les Caraïbes. Comment y sommes-nous préparés ?Ces épisodes météorologiques sont bien connus sur cette zone géographique et la Croix-Rouge française, présente en Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélémy, est rôdée à ce type de phénomène.Elle participe chaque année à des exercices organisés par les pouvoirs publics afin de tester et peaufiner les plans d’intervention pour venir en aide aux populations. Parmi les exercices mis en œuvre, le projet « 72 heures » permet à des populations des territoires isolés, et notamment les petites îles, d’avoir une autonomie de 72 heures en attendant l’arrivée des secours. En complément, les citoyens sont régulièrement initiés à la réduction des risques (IRR) par nos équipes bénévoles.La Croix-Rouge française s’appuie également sur sa plateforme d’intervention régionale pour la zone Amérique-Caraïbes (PIRAC), basée en Guadeloupe. > Celle-ci joue un rôle central dans la préparation et la coordination des opérations à la fois avec nos délégations territoriales, nos établissements, les autorités locales et les autres sociétés nationales basées dans la région (à Saint-Martin, Antigua-et-Barbuda, Saint-Kitts-et-Nevis).La PIRAC a été désignée comme acteur premier du Mouvement international Croix-Rouge pour la réponse aux catastrophes dans les Caraïbes, via un accord récent avec la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). Elle est ainsi en lien depuis l’alerte cyclonique avec la Croix-Rouge britannique et néerlandaise disposant de branches et de territoires en Outremer.Il est difficile de savoir où et quand un ouragan va frapper. Comment anticiper des actions face à une telle incertitude ?Grâce, précisément, à cette préparation en amont et à des schémas opérationnels bien définis qui permettent d’envisager différents scénarii possibles.Dans le cas précis de l’ouragan Irma, dont on sait que l’impact sera dévastateur, nous avons mis en place une cellule de crise quotidienne, le 4 septembre, impliquant la direction générale et toutes les directions métiers concernées.Le centre opérationnel a été activé et assure la coordination des opérations. D’ores et déjà, deux cadres nationaux opérationnels (CTNO) ont décollé pour Point-à-Pitre ce mardi 5 septembre. Ils seront rejoints par d’autres équipiers dans les jours qui viennent si nécessaire, afin de renforcer les dispositifs des délégations territoriales antillaises, elles-mêmes mobilisées, via leurs bénévoles et les salariés des établissements et en lien permanent avec les salariés de la PIRAC.Enfin, la Croix-Rouge française est en contact avec la FICR pour participer et coordonner un éventuel déploiement international de l’aide.Quelles actions en priorités sont déployées ou envisagées à ce jour ?Notre priorité consiste à renforcer les équipes locales pour faire face à une catastrophe de grande ampleur. Il s’agit de pouvoir assurer nos missions d’évaluations des besoins en cas de catastrophe, de garantir les moyens de télécommunications et d’apporter une réponse immédiate.Au cours de ces derniers jours, les délégations se sont chargées d’alerter les populations, en particulier les populations précaires prises en charge par nos établissements. C’est le cas à Saint-Martin où le Samu social est allé à l’encontre de ces publics isolés et fragiles pour les inciter à se rendre dans les abris anticycloniques et distribuer de la nourriture. La PIRAC dispose quant à elle de stocks de matériels prépositionnés en Guadeloupe et prêts à être déployés à tout moment. 

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