Ukraine, Covid-19, feux de forêts, contexte de défiance… : comment faire face à des crises qui se multiplient et s’amplifient ? Comment les prévenir, les gérer et surtout s’y préparer ? Pour y répondre, éclairer et orienter nos actions, nous publions avec le Crédoc le tout premier rapport sur la résilience de la société française. Une référence pour agir collectivement !

‌Une France à + 3,8°C en 2100. Ce n’est pas une dystopie mais un scénario désormais très réaliste, envisagé par des chercheurs du CNRS et de Météo-France. Sécheresses et vagues de chaleur à répétition seront notre lot commun si l’on ne fait rien pour défier ces projections, dont les impacts sur les vivants seront considérables. Le gouvernement a lancé le 23 mai dernier une consultation pour définir justement le scénario auquel la France doit se préparer. La préparation, c’est bien le maître-mot, qui prévaut pour affronter toutes les crises, qu’elles soient environnementales, économiques, sociales ou sanitaires. Se préparer de façon collective, avec tous les acteurs concernés – entreprises, décideurs, citoyens, associations…

Quel degré de résilience ?

Dans ce rapport, qui est une première en France, nous avons cherché à mesurer le degré de résilience de la société française à l’aune des crises passées au cours des décennies 2000 et 2010, mais aussi de la crise Covid, dont nous subissons encore les effets aujourd’hui. Nous avons pris le parti de donner une vision panoramique des risques et des impacts des crises sur la société ; une photo à un instant T. Nous avons trié, décortiqué, analysé une quarantaine d’indicateurs avec le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC) - co-auteur de cette étude. Mais aussi avec la Fondation Croix-Rouge française pour la recherche humanitaire et sociale. Notre expertise terrain et celle d’autres associations ont également permis d’affiner ce diagnostic, car nous sommes les premiers témoins de ces crises, mais aussi des acteurs de premier plan, porteurs de solutions concrètes.

Que nous dit ce rapport ? Que notre capacité à affronter les crises s’affaiblit ; qu’il faut s’appuyer sur le collectif, renforcer le lien social et surtout, se préparer en amont des crises pour construire une société plus forte, plus sûre. La majorité des indicateurs passés au crible témoignent, globalement, d’une fragilisation de notre société. Hausse des tensions sociales, remontée du taux de pauvreté, défiance croissante envers les institutions, augmentation des affections de longue durée, diminution des lits d’hôpital ou encore érosion des mécanismes de protection sociale… sont autant de signaux d’alerte.

Mais tout n’est pas sombre, heureusement ! La qualité de l’air s’est globalement améliorée en vingt ans, grâce aux politiques publiques, à l’évolution des équipements et la multiplication des éco-gestes chez les ménages. Autre point positif, un engagement plus fort des jeunes générations dans le bénévolat et le monde associatif depuis une dizaine d’années.

Peu d’indicateurs au vert donc, mais quelques-uns tout de même, qui montrent que oui, on peut faire bouger les lignes en agissant ensemble ; des failles, certes, mais aussi des axes d’amélioration à creuser.

Et après ? Que faire de ces constats ?

Ce rapport n’est pas figé. Bien au contraire. Il est appelé à être affiné et enrichi chaque année. Il doit pouvoir offrir une base de discussion et d’échanges pour tous les acteurs qui aspirent à bâtir une résilience collective. Notre objectif est de nourrir la réflexion afin d’accélérer la transformation de notre société, de trouver de nouvelles voies, des solutions pour faire face aux crises de demain. C’est un rapport pour agir, pour mobiliser, pour être nous-mêmes en sécurité, en action, en lien.

Le prochain Campus des solutions, programmé le 27 juin à 18 heures au campus Croix-Rouge, sera le premier temps d’échanges et de débats sur les principaux enseignements de ce rapport autour du président, Philippe Da Costa et de plusieurs intervenants de choix. Nous aurons le plaisir d’accueillir Claire Hédon, défenseure des droits, Eric Chenut, président de la Fédération nationale de la Mutualité Française, Sandra Hoibian, directrice générale du CREDOC et le général Bruno Foussard, chargé de mission résilience pour l'État-major des armées.

Notez bien ce rendez-vous et pensez à vous inscrire pour y participer ici

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