Pour lutter contre l’épidémie de choléra qui sévit au Zimbabwe, la Croix-Rouge française, après avoir envoyé ses équipes de réponse à l’urgence, a ouvert un programme de post-urgence début février, avec pour objectif d’assurer la continuité et la pérennité de ses actions en matière d’eau et assainissement.

Entre le 18 décembre et la mi-mars, quatre équipes de réponse à l’urgence (ERU) de la Croix-Rouge française se sont relayées pour lutter contre l’épidémie de choléra qui sévit depuis août 2008 au Zimbabwe (voir nos précédents articles). Répondant à l’appel de la fédération internationale de la Croix-Rouge, les ERU françaises se sont rendues sur place pour opérer sur le volet eau et assainissement.

Ces équipes, composées de six volontaires chacune, se sont relayées sur le terrain, par rotation de trois semaines en moyenne, pour mettre en place des stations de traitement et de distribution d’eau potable, en zone urbaine, à forte densité de population et donc propice à la propagation de l’épidémie.

C’est à Chitungwiza, une ville de 620000 habitants, située à 20 km au sud de la capitale Harare, que la Croix-Rouge française a d’abord décidé de déployer son matériel. Le dispositif a permis de traiter l’eau à partir des installations de la station Prince Edward et d’alimenter en eau potable plus de 3300 personnes au sein des communautés urbaines de Glen View, Glen Norah, Budiriro et Chitungwiza.

Un deuxième site a ensuite été identifié, à Harare, dans le centre pénitentiaire de Chikurubi. Le même type de matériel y a été déployé afin d’alimenter en eau toutes les composantes du centre pénitentiaire qui regrouperait plus de 5 000 personnes (détenus et employés de la prison).

PÉRENNISER LES ACTIONS

Afin d’assurer la continuité et la pérennité de l’action, depuis début février, un programme de post-urgence a été ouvert par la Croix-Rouge française au Zimbabwe, avec un cofinancement de la cellule de crise du Ministère des affaires étrangères français. Ainsi, depuis la mi-mars, deux délégués expatriés (un chef de délégation et un coordinateur eau et assainissement) ont pris le relais des équipiers ERU pour assurer, avec la Croix-Rouge du Zimbabwe, le traitement et de la distribution d’eau à Harare et Chitungwiza.

Il s’agit aussi pour la mission de constituer et former une équipe de réponse à l’urgence, composée de volontaires de la CRZ, en capacité de déployer le matériel, de réparer/réhabiliter les sites de distribution et de sensibiliser les populations bénéficiaires afin d’améliorer leurs pratiques en matière d’hygiène. Cette étroite collaboration avec la Croix-Rouge du Zimbabwe lui permettra, à terme, d’être en mesure de gérer le matériel et de poursuivre les actions mises en oeuvre.

La Croix-Rouge française souhaite poursuivre ses programmes à plus long terme et a présenté à de potentiels financeurs un projet de réhabilitation de la station de traitement des eaux de Prince Edward à Chitungwiza. Cet équipement est délabré et ce projet pourrait bénéficier à plus de 350000 personnes dépendantes de ce réseau d’eau. Dans le cadre de son partenariat avec la Croix-Rouge française, Veolia a souhaité apporter son appui technique et d’expertise pour la réalisation de cette action.

Ce projet prendra également en compte les foyers qui ne sont pas raccordés au réseau de la ville : 5000 foyers sont ainsi ciblés pour des actions de sensibilisation aux « bonnes pratiques » en matière d’hygiène et de traitement d’eau de consommation.

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