Le choléra est une maladie infectieuse diarrhéique à caractère épidémique, d’origine bactérienne, transmise par voie digestive. C’est une maladie du péril fécal par excellence qui constitue une véritable urgence en santé publique.

Situation actuelle--

Aujourd’hui, le monde connaît la septième pandémie de choléra qui trouve son origine en Indonésie, en 1961. Partant d’Asie, la maladie s’est ensuite propagée aux autres continents.

En 2007, le nombre de cas de choléra déclarés à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) était de 177 963 avec 4 031 décès (taux de mortalité : 2,3%), soit une diminution de 25% des cas par rapport à 2006.

L'Afrique a signalé en 2007, 166 583 cas dont 3 994 décès (2,4%) dans 34 pays dont 5, l'Angola, l'Ethiopie, la RDC, la Somalie, le Soudan ont déclaré 76% de la totalité des cas et des décès.

L'Asie a déclaré 11 325 cas et 37 décès dans 8 pays : Inde, Laos, Thaïlande, Vietnam, Chine, Népal, Iraq, Iran).

Des cas importés ont été signalés en Amérique du nord (Canada, USA), en Europe (4 cas en France), en Océanie (Australie).

C’est en Afrique que la situation est la plus préoccupante actuellement car les conflits et les mouvements de masse de réfugiés favorisent les épidémies. A titre d’exemple, on estime que le choléra aurait tué 23 800 personnes dans les camps de réfugiés rwandais installés en juin 1994 à Goma au Congo.

Transmission

La maladie résulte de l'absorption par la bouche d'eau ou d'aliments contaminés. Une fois dans l'intestin, les vibrions sécrètent notamment la toxine cholérique, principale responsable de l'importante déshydratation qui caractérise l'infection.

Les selles diarrhéiques libérées en grande quantité sont responsables de la propagation des bacilles dans l'environnement et de la transmission oro-fécale. De plus, la période d'incubation favorise le transport des vibrions sur de plus ou moins longues distances.

Les principaux facteurs favorisants la transmission de l'infection sont le niveau socio-économique et les conditions de vies des populations. Les fortes concentrations de population associées à une hygiène défectueuse jouent un rôle important dans l'apparition et le développement d'une épidémie de choléra.

Symptômes

L'incubation - de quelques heures à quelques jours - est suivie de violentes diarrhées et de vomissements, sans fièvre. En l'absence de traitement, la mort survient en 1 à 3 jours, par collapsus cardio-vasculaire dans 25 à 50% des cas. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et chez les individus fragilisés.

Traitement et prévention

Le traitement consiste essentiellement à compenser les pertes digestives d'eau et d'électrolytes. La réhydratation est assurée par voie orale ou par voie intraveineuse, selon le degré de déshydratation. L'amélioration est perceptible au bout de quelques heures et la guérison, sans séquelle, est obtenue en quelques jours.

L'antibiothérapie peut être utile dans les cas graves, mais l'émergence de souches de vibrions cholériques multirésistantes aux antibiotiques en limite l'indication.

Des vaccins existent mais ils n’ont pas démontré leur efficacité.

Les mesures d’assainissement et d'hygiène générale sont essentielles dans la lutte contre le choléra, impliquant une véritable mobilisation sanitaire et communautaire en cas d'épidémie, un approvisionnement en eau de qualité suffisante et un développement de l'éducation sanitaire des populations les plus vulnérables dans les pays où le choléra sévit régulièrement.

Sources : Institut Pasteur  et medecinetropicale.free.fr

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