Depuis la fin d’après-midi, les habitants de Solferino regardent le défilé des délégations qui grimpent jusqu’au monument de la Croix-Rouge, symbole de la bataille de 1859.

De là-haut doit partir la Fiaccolata, marche aux flambeaux qui commémore les 150 ans de la bataille de Solferino pendant laquelle les villageois, sous l’impulsion de Henri Dunant, ont transporté les blessés du champ de bataille de Solferino à Castiglione.

La, Henri Dunant avait installé les prisonniers dans l’église et les avait soignés grâce au soutien des habitants. Le trajet de la Fiaccolata refait le même chemin, de Solferino à Castiglione.

150 ans plus tard, les deux villages se sont mobilisés pour accueillir les 4000 participants venus du monde entier. Des drapeaux de différents pays ont été accrochés aux fenêtres des maisons.

Lorsque la délégation française, forte de ses trois cents membres, arrive sur la place centrale du village, animée par une fanfare, celle-ci se met à jouer la Marseillaise.A partir de 20h, la Fiaccolata commence. Une rivière de bougies aux couleurs de la Croix-Rouge inonde les rues de Solferino, en rythme avec la fanfare.

La délégation française rejoint le cortège, juste pour un moment, car déjà les bus attendent de partir pour Brescia où nous attend le train du retour. Déçue, une participante se plaint : "C’est un peu frustrant de ne pas terminer la ." Tout le monde ne partage pas cet avis. "Je n’ai même pas remarqué que l’on avait quitté les autres, témoigne Julien. C’était suffisant." Lucie, étudiante à l’Institut régional de formation sanitaire et sociale d’Alençon, a ressenti une drôle d’émotion : "Quand on défilait, devant les Italiens qui nous saluent, on a eu l’impression d’avoir gagné un truc alors qu’on n’a rien fait !" Pour Jérémy, quatorze ans, "c’était une très belle fin pour ce séjour, en plus on a eu le feu d’artifice quand on était dans le bus, la plus belle façon de nous dire au revoir !"

Thomas, jeune bénévole de la Croix-Rouge de Toulouse, est enthousiaste : "quel symbole cette marche impressionnante… avec autant de monde. Je ramène cette belle image à la maison."

A une heure du matin, le train spécial de la Croix-Rouge Française s’ébranle pour Paris. Il est arrivera à 13h le lendemain. Pour la plupart, il fallait encore prendre le métro jusqu’à une autre gare et sauter dans un train pour retourner dans leurs régions. Les animateurs, les collégiens, les bénévoles étudiants sont ainsi repartis après des adieux émouvants : échanges d’adresse, embrassades et même larmes pour certains.

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