A l’Ehpad La Durançole, y’a d’la joie !
Publié le 26 juin 2025

L’événement a été préparé à l’avance. Sous la houlette de Christine, l’animatrice, familles et résidents ont mis la main à la pâte pour décorer les lieux. Il a fallu découper, dessiner et colorier les disques vinyle de papier qui viendront orner les plafonds et les murs le jour J ; trouver des déguisements et préparer la playlist.
A l’initiative de cette journée, Benoît Establet, le jeune président de notre délégation territoriale du Vaucluse, et Christine Courtès, qui a pris il y a quelques mois la direction de notre Ehpad situé à Montfavet, une petite commune proche d’Avignon. Ensemble, ils ont invité les familles des résidents, les personnes accompagnées par les équipes de lutte contre les exclusions et, bien sûr, les bénévoles du département. « On voulait faire de cet événement un moment de rencontre, de partage et de convivialité entre toutes les générations », explique Benoît, accompagné d’une dizaine de nos bénévoles venus prêter main forte pour l’organisation et participer à la fête.
Pari réussi car autour des tables, petits et grands sont réunis dans un joyeux brouhaha. Il fait hélas trop chaud pour partager le barbecue géant à l’extérieur comme prévu. Le thermomètre dépasse les 36 degrés. Qu’à cela ne tienne, rien ne viendra gâcher l’ambiance ! En deux temps trois mouvements, la salle de restauration est installée au frais.
Sourires, peps et paillettes
« C’est une belle initiative, l’occasion de rencontrer d’autres familles », se réjouit Vivianne, dont la mère et l’époux, malade, résident à l’Ehpad. Pour l’occasion, elle a fait venir sa fille et son petit-fils. Plus loin, Solange et sa maman Jeannette, centenaire, papotent tranquillement. «Maman trouve tout bien ici, les repas, les activités, le cadre ! Il faut dire que le personnel est toujours très à l’écoute, il y a du sourire », apprécie Solange. « D’ailleurs, ma mère est très bavarde, ce qui est bon signe ! » A leurs côtés, Yolande et sa fille Josiane. Toutes quatre font connaissance. « Il y a toujours des activités, de la musique… Parfois je donne un coup de main dans les ateliers. On s’occupe bien des personnes ici, elles sont bien entourées ».
Rubans dans les cheveux, colliers et boucles d’oreilles fluo, t-shirt à l’effigie des Rolling Stones ou à paillettes, guêtres et jupe rose fushia, aides-soignantes, infirmières, psychologue, éducatrice spécialisée jouent le jeu à fond, tout en étant aux petits soins pour les convives. Professionnelles jusqu’au bout des ongles ! Les unes assurent le service, d’autres font la conversation d’une table à l’autre, tandis qu’une équipe prête une attention particulière aux personnes les plus dépendantes. « Une partie des salariés a même pris du temps sur son jour de congé pour être là », déclare avec fierté la directrice.
« Ici on chante et on danse tous les jours »
Le repas terminé, on écarte tables et chaises. L’heure est venue de danser et chanter. Deux bénévoles sont aux manettes de la sono et enchaînent les tubes des années 80. Jeanne Mas, Imagination, Les démons de minuit, Gold, David Bowie, Jean-Jacques Goldman… De quoi se trémousser et donner de la voix. « Et puis ça réveille de vieux souvenirs, notamment chez les personnes atteintes d’Alzheimer », précise Claire, assistante soins en gérontologie. Mères et filles chantent en chœur dans le micro, enfants et grands-parents dansent ensemble, puis, inévitablement, une chenille se forme, toutes générations confondues.
Christine Courtès n’est pas la dernière sur la piste. Elle savoure pleinement ces instants : « Ici on danse et on chante tous les jours, dit-elle. Il y a de la joie, de la vie. On organise sans cesse des activités : loto, karaoké, sorties au marché… Le résident a le choix de participer ou pas, de dire non. Il est ici chez lui ! ».
Comme à la maison
Le résident d’abord, une philosophie que la directrice transmet à ses équipes et qui se ressent dans les attentions, les gestes doux et les regards. Avant sa nomination en septembre dernier, elle exerçait comme infirmière coordinatrice à La Durançole et a gardé son âme de soignante : « Je connais tous les métiers du soin et les équipes me font confiance », dit-elle. En quelques semaines, Christine a su insuffler une formidable dynamique dans l’établissement. Et des projets, elle en a à la pelle ! Le premier d’entre eux verra le jour dans quelques mois : la création d’un terrain de pétanque. « C’est une demande des familles », souligne-t-elle. Deux vélos triporteurs vont également être livrés sous peu pour permettre aux résidents d’aller faire leurs courses ou des sorties culturelles à proximité. La directrice envisage aussi des animations avec les écoles de la commune et pourquoi pas organiser des vacances à la mer ou à la montagne ? « Il faut juste de l’investissement et un peu de temps ! », dit-elle, confiante.
C’est que le début, d’accord, d’accord…
En attendant, pour varier les plaisirs et égayer le quotidien des résidents, elle peut compter sur les bénévoles qui ont formé une équipe dédiée à l’animation au sein de l’Ehpad. Une dizaine d’entre eux se sont portés volontaires pour venir régulièrement faire la lecture aux résidents, leur proposer des séances de jardinage, des jeux ou organiser des sorties. « Le but c’est d’accompagner les personnes, de leur faire plaisir, de tenir compte de leurs fragilités. A nous de nous adapter à leurs envies », déclare Nadine, la coordinatrice de cette équipe. Pour elle, cette fête du 21 juin marquait en quelque sorte le coup d’envoi de la collaboration avec les professionnels de l’Ehpad qui se réjouissent de ce soutien dans leur quotidien bien occupé.