Cette année, 23 étudiants de Croix-Rouge Compétence Île-de-France ont eu l’opportunité de partir en stage à l’international. Cette expérience est le fruit du dynamisme de nos référents mobilité, convaincus que la découverte d’autres horizons contribue à façonner l’excellence des soignants de demain.

Parmi ces aventuriers du soin, se trouve Lamia, étudiante en troisième année, qui a choisi de franchir les frontières pour effectuer son second stage au Luxembourg, dans l’hôpital Zithaklinik. Un établissement niché au cœur du quartier de la gare, à Luxembourg-ville, et rattaché au Groupe Hospitalier Robert Schuman.

Un même métier, une autre approche

Dès ses premiers pas au sein des services de réanimation, de soins intensifs et en salle de réveil, Lamia a ressenti le contraste entre les pratiques françaises et luxembourgeoises.

« Ce qui m’a tout de suite interpellée, ce sont les rythmes de travail, organisés ici en postes de 8 heures : 6h-14h30, 14h-22h30 et 22h-6h30 », raconte-t-elle. Une organisation bien différente du modèle français, où les 12 heures de garde sont la norme. Autre particularité : le fonctionnement du système de santé. Au Luxembourg, les soins sont avancés par les patients, avec une prise en charge partielle ou totale assurée ensuite par la Caisse Nationale de Santé (CNS). L’environnement hospitalier est multiculturel où français, belges, allemands et luxembourgeois travaillent ensemble, Lamia a dû s’adapter rapidement. « Les transmissions se font souvent en luxembourgeois ou en allemand, ce qui peut complexifier la prise en charge des patients qui, eux-mêmes, ne maîtrisent parfois qu’une seule langue.»

Une observation au-delà des différences 

Au fil des semaines, Lamia a eu l’opportunité de participer à la prise en charge de patients sédatés, intubés, ventilés, dialysés, en assurant la surveillance des constantes, la gestion des traitements et des dispositifs de support vital. Prévention des infections, confort des patients, évaluation et soulagement de la douleur : chaque geste comptait.

Elle a également pu manipuler divers équipements médicaux, des sondes d’intubation aux voies centrales, en passant par la ventilation artificielle et les systèmes d’alimentation entérale et parentérale.

En salle de réveil, elle a accompagné les patients en post-opératoire, veillant à leur bien-être avant leur retour en service.

Une ouverture vers l’avenir

Ce stage au Luxembourg fut bien plus qu’une simple expérience pratique : il a représenté une véritable opportunité de croissance personnelle et professionnelle. « Mon objectif était clair : m’inspirer des pratiques luxembourgeoises pour enrichir ma posture de soignante, avec humilité et curiosité. »

Parmi les éléments qui l’ont marquée, l’usage courant de la Chlorhexidine pour les soins de pansements, sans le protocole en quatre temps à la Bétadine, ou encore certaines limites dans les actes techniques autorisés aux infirmiers, comme la réalisation des gaz du sang.

« Cette immersion m’a permis de découvrir un autre regard sur les soins, tout en me rendant compte que, malgré les différences, la bienveillance et l’exigence de qualité sont universelles. »

Pour Lamia, désormais forte de cette première expérience à l’international, le Luxembourg ne représente plus une frontière, mais un pont entre deux cultures soignantes.

Lamia, étudiante 2024-2025