Le Comité International de la Croix-Rouge, habilité à intervenir en cas de conflit, alerte la communauté internationale sur le non-respect du Droit international humanitaire et la gravité de la situation dans la bande de Gaza.

Appel au respect du DIH

Le CICR appelle les parties en présence à respecter le Droit international humanitaire (DIH) : "nous sommes préoccupés [à Gaza] par le nombre croissant de pertes civiles et de bâtiments civils, dont des hôpitaux, endommagés lors des combats.", a déclaré le directeur des opérations du CICR, Pierre Krähenbühl.

Réciproquement, "les tirs de roquettes à partir de Gaza sur les villes du sud d’Israël éprouvent aussi fortement la population civile qui y vit. Il est impératif que les deux parties au conflit respectent pleinement les obligations qui leur incombent en vertu du Droit international humanitaire afin de réduire au minimum le nombre de civils tués ou blessés."

"Le plein respect de ces règles est de la plus grande importance, en particulier dans la bande de Gaza qui est fortement peuplée", conclue M. Krähenbühl.

En l'occurrence, le CICR demande aux belligérants de respecter, protéger et donner libre-accès aux ambulances en zone de conflit ( voir l'article ).

Action du CICR

Le CICR a dejà pu initier sur le terrain diverses actions :

  • Après trois jours d'attente, une équipe de spécialistes en chirurgie de guerre du CICR a obtenu l'autorisation d'Israël pour entrer dans Gaza. Elle est à Jérusalem, prête à intervenir, et s’est rendue à Gaza le 5 janvier. Elle aidera les chirurgiens de l'hôpital Shifa à pratiquer des opérations compliquées.

  • Bien qu'il soit extrêmement difficile pour les collaborateurs du CICR de se déplacer dans la bande de Gaza, ils sont parvenus à escorter des techniciens afin de réparer les dommages causés aux lignes électriques approvisionnant la région nord de Gaza depuis Israël. En coordination avec les autorités israéliennes, le CICR a également fait en sorte que des ambulances et une équipe de pompiers puissent se rendre sans risque dans des zones particulièrement dangereuses, s'assurant ainsi qu'elles ne soient pas la cible de bombardements au moment où elles secourent des victimes.

  • Le CICR a également apporté son aide au centre des sœurs de Mère Teresa pour handicapés mentaux en lui fournissant des couches et de l'eau potable.

"Conditions intolérables"

"La vie dans la bande de Gaza est devenue intolérable", déclare M. Krähenbühl. "Des blessés meurent purement et simplement en attendant une ambulance", précise Antoine Grand, chef du bureau du CICR à Gaza. "C’est, il va sans dire, absolument épouvantable. Il faut que les ambulances puissent atteindre les blessés aussi vite que possible."

Le Croissant-Rouge palestinien (PRCS), qui apporte un renfort exceptionnel de volontaires aux hôpitaux, travaille dans des conditions extrêmes. Pas moins de 100 volontaires, 60 techniciens urgentistes et 120 personnels médicaux du PRCS tentent de transporter et soigner les blessés ; le système ambulancier est impuissant face aux difficultés pour se déplacer dans la région et les hôpitaux manquent de personnels.

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