Façades criblées de balles, toitures éventrées, immeubles et bâtiments effondrés. Dans la bande de Gaza, rares sont les quartiers qui ont été épargnés par les combats.

Malgré des besoins urgents en construction et réhabilitation, les travaux ne peuvent toujours pas démarrer. Les restrictions imposées par les autorités israéliennes sur l’entrée des matériaux nécessaires dans la bande de Gaza constitue le principal obstacle à sa reconstruction.

Dans l’ensemble de la bande de Gaza, on dénombre 4000 habitations totalement détruites et 16 000 partiellement détruites. 1500 entreprises et magasins sont aussi à reconstruire et l’Autorité nationale palestinienne estime à plus de 2 milliards de dollars le coût total des dommages causés par les combats.

Entre 50 000 et 70 000 personnes auraient perdu leur maison ou ne sont plus en mesure d’y habiter. Beaucoup d’entre elles sont hébergés chez des proches et des amis, d’autres sont logées sous les tentes des six camps de déplacés internes mis en place par la Société du Croissant-Rouge palestinien (PRCS). Avec le soutien du Comité internationale de la Croix-Rouge (CICR), le Croissant-Rouge distribue également des matelas, des couvertures, des kits de cuisines et des bâches de protection à quelques 8000 familles des quartiers les plus durement touchés.

Un habitant sur deux sans emploi

Si la Communauté internationale a rapidement exprimé sa volonté d’apporter un soutien financier au redressement de Gaza, celui-ci est rendu impossible par le blocus imposé par les autorités israélienne. "Le problème d’accès est le principal obstacle à la reconstruction, explique Antoine Grand, chef de la sous-délégation du CICR à Gaza, aucun matériel de construction, ni les équipements nécessaires à la réhabilitation des structures d’assainissement ne sont autorisés à entrer à Gaza".

Au-delà de la reconstruction, c’est toute l’activité économique de Gaza qui se trouve étranglée par les mesures de restriction imposées par les autorités israéliennes depuis 19 mois. Dans l’ensemble de la bande de Gaza, le chômage touchait 46% de la population active avant la guerre, et on estime aujourd’hui qu’un habitant sur deux est sans emploi.

Les conséquences du blocus sur la vie quotidienne des palestiniens sont multiples et parfois majeures. De l’absence de gaz pour cuisiner à celle de carburant pour faire rouler les véhicules et alimenter les centrales électriques. Du manque de farine et de denrées alimentaires de base, à celles de médicaments pour soigner les patients chroniques.

Depuis 19 mois, la population de Gaza n’a cessé de se paupériser et la situation humanitaire qui touche les 1.5 millions d’habitants de cette étroite bande de territoire est décrite comme "la pire depuis 1967". Fin janvier l’ONU annonçait que 80% de la population dépendait désormais de l’aide humanitaire internationale, et que le nombre de bénéficiaire d’assistance alimentaire était passé, en l’espace d’un mois, de 750000 à 1,2 million de bénéficiaires.

Jérôme Grimaud

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