Alors que la situation humanitaire à Gaza continue de se dégrader et que l’acheminement de l’aide demeure très empêché après deux mois de blocage total, le Droit international humanitaire (DIH) ne cesse d’être bafoué. La famine, les déplacements forcés de civils, la détention prolongée d’otages, les attaques contre le personnel humanitaire ou encore les entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire constituent autant de violations graves du DIH. Face à l’ampleur des besoins humanitaires et des atteintes à la dignité humaine, le Mouvement Croix-Rouge et Croissant-Rouge poursuit ses appels incessants au respect du droit international.

Selon les Nations Unies, deux millions de personnes font face aujourd’hui à une situation de famine à Gaza, tandis que 116 000 tonnes de nourriture sont actuellement bloquées à la frontière. L’intensification récente des frappes et des combats a conduit à 60 000 nouveaux déplacements depuis le 19 mai 2025, tandis que 92 % des habitations ont été endommagées ou détruites.

La famine est un interdit absolu du droit international humanitaire

Pourtant, le Droit international humanitaire (DIH) est clair : il est interdit d’utiliser la famine comme méthode de guerre contre les populations civiles. Inscrite dans la règle 53 du droit international humanitaire coutumier, cette interdiction concerne également toute attaque, destruction, retrait ou mise hors d’usage de biens indispensables à la survie de la population.

Le DIH interdit de transférer, déporter ou déplacer de force la population civile d’un territoire occupé

Le droit international encadre également de manière stricte le déplacement forcé des populations civiles. Conformément à la règle 130, il interdit à une puissance occupante de transférer ou de déplacer de force les habitants d’un territoire qu’elle occupe. Ces principes visent à garantir la protection des civils, en toutes circonstances.

Au nom de l’humanité

Par ailleurs, le DIH impose la libération immédiate et inconditionnelle des otages, dans le respect de leur sécurité et de leur dignité. Certaines personnes sont aujourd’hui détenues depuis plus de 600 jours dans des conditions extrêmement préoccupantes, ce qui constitue une violation grave de ces principes. 

Enfin, le DIH prévoit que le passage rapide, sans entrave et en toute sécurité de l’aide humanitaire destinée aux civils soit autorisé et facilité. Face à l’ampleur des besoins – accès à la nourriture, à l’eau, aux soins, aux abris ou encore au carburant –, l’acheminement de l’aide reste une priorité absolue pour éviter une aggravation dramatique de la crise humanitaire. 

L'intensification des frappes aériennes et des opérations terrestres ces derniers jours a causé la mort de centaines de civils, dont de nombreuses femmes et enfants. Alors que les combats font rage et que les infrastructures civiles sont ciblées, la mise en œuvre effective de ces règles est plus urgente que jamais. Le respect du droit international humanitaire ne peut être optionnel : il est la condition minimale de protection des populations dans les conflits armés.

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