Réapparition de la polio à Gaza, une alerte de plus sur les conditions de vie terribles de la population
Publié le 25 septembre 2024
La polio est une maladie incurable. Très contagieuse, elle touche principalement les enfants de moins de cinq ans. Elle se transmet au contact d’objets, des boissons ou de la nourriture souillés par des matières fécales. Le meilleur moyen de l’éviter est la vaccination, c'est-à-dire la prévention. Aussi, dès le premier cas détecté mi-juillet à Gaza, l’alerte a été donnée.
Une première campagne de vaccination a été lancée fin août en partenariat avec l'UNICEF, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le ministère de la Santé des territoires occupés palestiniens. Organisée sur 7 jours, elle a bénéficié à près de 600 000 enfants, dont quelque 200 000 à Khan Younis et Rafah, où se trouvent la plupart des personnes déplacées.
Plus de 230 équipes humanitaires ont participé à la distribution et l’administration des vaccins. Très engagé dans cette campagne, le Croissant-Rouge palestinien a assuré l’administration des vaccins dans dix établissements médicaux - cliniques et hôpital Al Amal de Khan Younis. 65 employés et volontaires ont reçu une formation spécifique. S’il n’a pas procédé directement aux vaccinations, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a mis à disposition des autorités sanitaires locales, de l'OMS et d'UNICEF l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge basé à Rafah pour en faire l’un des points de vaccination.
Une seconde campagne de vaccination devrait se tenir quatre semaines après celle-ci, soit en octobre, pour que les enfants obtiennent une immunité totale contre le virus.
La polio, révélateur d’une situation sanitaire catastrophique
La réapparition de la polio n’est pas surprenante, au regard de la situation. « Les habitants de Gaza sont confrontés à des conditions de vie épouvantables depuis des mois. Ils ont besoin d'un bien meilleur accès aux soins de santé en général, ainsi qu'à la nourriture, à l'eau potable et aux installations sanitaires. C'est le seul moyen de réduire le risque d'infections et de maladies transmissibles », témoigne Sandy Inglis, médecin-chef à l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge à Rafah.
La stagnation des eaux usées, combinée à l’amoncellement de déchets et de décombres, crée un environnement propice à la propagation de diverses épidémies. Les acteurs humanitaires présents, dont le CICR, ne cessent d’alerter depuis des mois sur les conditions de santé, de vie et d'hygiène à Gaza et revendiquent un accès plus grand des acteurs humanitaires à la population. D’autant plus que le risque de propagation de maladies infectieuses telles que la polio, n’a pas de frontières, et pourrait s’étendre au-delà du territoire.