Du 10 au 13 juillet 2025, Dunkerque a accueilli la deuxième étape de la Tall Ships Races 2025, célèbre course internationale de grands voiliers écoles. Les Voiles de légende ont rassemblé plus de 45 bâteaux traditionnels et 2 000 marins venus du monde entier. Durant ces 4 jours de fête, un dispositif de secours exceptionnel a été mis en place. Nos volontaires étaient au cœur de l’événement, sur terre comme sur mer.

1.L’événement de tous les records

Les plus beaux voiliers du monde trônent sur les quais de la ville. Un événement exceptionnel qui a attiré plus de 500 000 visiteurs. Il faut dire qu’il était attendu. La dernière étape dunkerquoise remonte à 2013, la pandémie de Covid ayant contraint les organisateurs à annuler l’édition de 2020. Alors, durant 4 jours, c’est toute la ville qui a vibré au rythme de la mer et de ce patrimoine incroyable. Visites des bateaux, parade des équipages de 15 nationalités différentes, concerts, spectacle sur l’eau… des festivités non-stop et pour nos volontaires, une mobilisation tous azimuts !

2. “Quelle fierté !”

Pour Remy Becuwe, président de la délégation territoriale du Nord, il était impossible de ne pas être au rendez-vous : “ Je suis Dunkerquois, donc je joue à domicile et cet événement me remplit de fierté sur le plan personnel. Dunkerque est une terre de marins, la mer fait partie de notre identité. Alors, vivre ce moment, c’est beau ! Et puis la Croix-Rouge a mis en place un dispositif hors norme. Voir qu’on a cette capacité, cette force de frappe, quelle fierté ! Les Voiles de légende, c’est un peu nos Jeux Olympiques à nous !”

3. Un petit air de JOP !

À événement exceptionnel, logistique exceptionnelle. L’internat du lycée Jean-Bart en centre-ville, a été transformé en centre d’hébergement pour accueillir les 50 volontaires venus en renfort de partout : Ile-de-France, Bretagne, Bouches-du-Rhône, et même Belgique… soit pas moins de 200 volontaires au total !

4. Hébergement au lycée, de quoi prendre des forces

La délégation territoriale du Nord a fait appel à tous ses bénévoles pour assurer l’accueil des volontaires et toute l’intendance, en coulisses. Ici, les volontaires de l’action sociale assurent la préparation et la distribution des petits-déjeuners. Une aide précieuse pour tous les intervenants secouristes. De quoi prendre des forces !

5. Le dispositif : 6 Postes de secours, 94 IS mobilisés, PMA + Equipe nautique

Le dispositif prévisionnel de secours (DPS) a nécessité six mois de préparation. Le plus compliqué a été de mobiliser des volontaires sur un week-end de 14 juillet, alors que beaucoup sont déjà en vacances. Sur un tel événement, 100 intervenants secouristes sont sur le pont chaque jour de 9h à minuit sur les 6 postes de secours, avec 7 ambulances, trois équipes nautiques et un poste médical avancé.

6. A plusieurs on va plus loin !

Au poste de commandement, Ismaël est un peu le chef d’orchestre. Lui et ses équipes ont participé aux réunions de préparation avec les pompiers, la Préfecture, la municipalité. C’est ici qu’est gérée toute la partie opérationnelle. Les volontaires sont répartis en cellules, chacune gérant un aspect du dispositif : les effectifs, l’accueil et l’hébergement, la logistique, le transport des équipes…

7. Tour de France, Voiles de Dunkerque et Braderie de Lille : un marathon logistique

“En plus de l’ampleur de l’événement, tout l’enjeu est de parvenir à enchaîner les gros dispositifs de secours”, explique Ismaël Berkoun, l’un des chefs de dispositif. Les Voiles de légende se déroulent une semaine tout juste après l’étape du Tour de France à Lille et à quelques semaines de la braderie de Lille, qui est aussi un énorme rendez-vous. Donc on enchaîne ! Et cela a impliqué un gros travail d’anticipation. On a dû penser toute la logistique en amont de ces trois événements successifs. Sur les Voiles de légende, on a réussi à mettre en place un dispositif 100 % Croix-Rouge. Cette pluralité des compétences, cette complémentarité est une grande force.”

8. Rozenn, future cheffe d’intervention

Prise en charge d’une exposante qui s’est blessée au tibia. Rozenn (secouriste à droite) vient de Lorient, dans le Morbihan. “Je ne voulais pas rater cet événement ! C’est fatigant, mais l’énergie passe par-dessus la fatigue. Ça me booste, j’adore ! Au point que je souhaite aujourd’hui devenir cheffe d’intervention, afin d’accompagner les nouveaux secouristes, les aider, les guider, leur apprendre les gestes. Je voulais travailler dans le médical, mais j’ai pris une autre voie et la Croix-Rouge m’apporte toutes ces compétences.”

9. Témoignage Alice

“D’où qu’on vienne, on est tous Croix-Rouge !” Alice, elle, vient de Meudon, dans les Hauts-de-Seine, où elle est secouriste depuis sept ans. “ Être en renfort ici me fait rencontrer de nouvelles personnes et me permet de m’améliorer, de voir comment les autres travaillent. C’est hyper enrichissant. Et puis d’où qu’on vienne, on est tous Croix-Rouge ! Les personnes prises en charge ne voient pas qu’on vient du 92, du 59 ou du 13. On partage tous le même emblème et on aide tout le monde ! Des enfants, des matelots, des membres de l’organisation…”

10. L'importance de l’encadrement

Des vacances au service des autres “Je suis infirmier de profession. A la Croix-Rouge, je trouve le complément de ce que je ne trouve pas à l'hôpital, notamment le management d’équipe. J’ai posé mes vacances dans le but de faire des gros dispositifs comme celui-ci. Sur les Voiles de légende, je découvre d’autres façons de travailler que je pourrai ensuite appliquer au quotidien dans mon département, dans l’Oise. ”

11. Secourir sans polluer, un challenge

L’équipe a aussi pris en compte les impacts environnementaux d’un tel dispositif, “même si c’est un vrai challenge sur une mission d’urgence !” reconnaît Ismaël. Ainsi, le covoiturage et le train devaient être privilégiés pour rallier Dunkerque ; des navettes en bus ont été organisées pour limiter les transports en voiture d’un site à l’autre et une trentaine de vélos, prêtés par la communauté urbaine, ont permis aux équipes de se déplacer sur tout le site. “ Montrer qu’on est respectueux de l’environnement donne une image encore plus positive de la Croix-Rouge ”, estime le chef des opérations.

12. Challenge relevé !

Avec 6 000 heures de mobilisation au compteur et 239 prises en charge, les équipes peuvent être fières d’avoir relevé ce défi. “C’est une réussite ; une réussite collective, un travail d’équipe ”, souligne Rémy Bécuwe lors du debrief. “Vous ne vous rendez pas compte du challenge que vous avez relevé !” leur lance-t-il. Bonheur partagé par les volontaires qui ont tout donné durant ces 4 jours et 3 nuits intenses. Fatigués, certes, mais heureux, prêts à se remobiliser pour la braderie de Lille en septembre et à faire rayonner à nouveau la Croix-Rouge sur le territoire.

Texte et photos Marie Magnin

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