Au Maroc , « l’eau et l’hygiène restent un enjeu prioritaire dans les campements. »
Publié le 29 septembre 2023
En dix jours, Thibaut a sillonné de nombreux campements pour évaluer les besoins des populations. Il s’est rendu tour à tour à Asni, à Taroudant, à Talat Nyacoub… des zones isolées, situées parfois à plusieurs heures de route de Marrakech. Même si la plupart des personnes disposent désormais d'un abri de base, elles auront bientôt besoin d'un abri mieux isolé et de fournitures pour passer l'hiver. Une grande partie de la région se situe entre 1 500 et 2 000 m d'altitude et les températures baissent déjà fortement la nuit. On redoute aussi l’arrivée de la pluie.
Le gouvernement marocain et le Croissant-Rouge du pays sont très mobilisés. Néanmoins, les besoins restent importants dans les régions reculées. Thibaut est le chef d’une équipe d’urgentistes spécialisés en eau, hygiène et assainissement. « D’un campement à l’autre, la problématique est différente », explique-t-il. « Certains camps regroupent 100 personnes, d’autres 200 ou 300… Certains ont des sources d’eau, d’autres pas. Il faut donc trouver des solutions au cas par cas ».
Ainsi, pour les douars qui bénéficient d’un accès à une source d’eau, il faut réhabiliter le réseau. Pour ceux qui ne bénéficient pas de réseau et puisent l’eau dans les rivières ou les torrents, il s’agit de mettre en place des connexions aux différents réseaux existants, de trouver des solutions de pompage, envisager un système de filtrage et de chloration également. Dans les camps plus isolés et les petits douars, il faut tout bonnement créer des points d’eau, installer des citernes ou effectuer des distributions en bidons. L’autre sujet de préoccupation, c’est l’hygiène. L’installation de douches et de latrines va être essentielle dans certains camps où il n’y a plus rien.