C’est dans les villages isolés des montagnes de l’Atlas que nos volontaires se relaient non-stop depuis la mi-septembre. Les villageois, dont les maisons ont été dévastées par le séisme du 8 septembre, vivent en majorité sous des tentes. Nos équipiers de réponse aux urgences, spécialisés en eau, hygiène et assainissement, étendent et multiplient leurs interventions. Il faut faire vite car l’hiver est là.

Trois équipes de volontaires se sont déjà relayées depuis le terrible tremblement de terre de magnitude 6,8 qui a frappé le Maroc, le 8 septembre dernier. Le séisme dont l’épicentre se trouvait à 70 km de la ville de Marrakech a également touché très durement les provinces de Marrakech-Safi, Al Haouz, Chichaoua et Taroudant, bien loin des villes. De nombreux villages ont été dévastés dans ces montagnes difficiles d’accès. Les habitants vivent en général dans des tentes situées à proximité de leurs communautés. L’eau et l’hygiène restent une problématique essentielle dans leur vie quotidienne. C’est dans plusieurs de ces provinces que nous intervenons depuis la mi-septembre. Les équipes de réponses aux urgences (ERU) sont là, aux côtés des habitants des douars, ces petits villages isolés situés dans les montagnes de l’Atlas. Spécialisés en eau, hygiène et assainissement (WASH), nos volontaires sont chargés d’installer ou de remettre en service les canalisations d’eau, de construire des douches et des latrines, essentiellement. Le 16 septembre dernier, Thibaut, chef d’équipe ERU WASH, a été le premier missionné pour établir le contact avec le Croissant-Rouge marocain et faire un état des lieux des dégâts et des besoins dans les provinces d’Al Haouz et de Chichaoua. Un premier site pilote a été établi dans le douar de Tagardit (photo ci-dessous), peuplé d’environ 250 habitants, pour prouver la pertinence du projet, puis le dupliquer sur des douars voisins.

Nos volontaires ont mis en place des dispositifs d’adduction, de traitement et de filtration de l’eau et relié des latrines et des douches au réseau d’eau. Un projet vital mené en collaboration avec les autorités locales, le Croissant-Rouge marocain et la population, pleinement associée aux travaux. Dans la foulée, un second site pilote a été ouvert, celui d’Idaougmad, où vivent aujourd’hui 153 personnes, mais amené à prendre de l’ampleur pendant l'hiver. 

Le nombre de projets similaires n’a cessé de se multiplier au cours des dernières semaines. Une dizaine de villages ont été équipés à leur tour dans la province de Taroudant, près d’Agadir, trois autres dans la province de Chichaoua. 

A chaque fois, nos experts doivent trouver des solutions alternatives adaptées aux particularités du village et aux besoins spécifiques des populations. Ce travail avec les communautés prend ici tout son sens car en plus des infrastructures mises en place, la population est aussi sensibilisée aux questions d’hygiène, de gestion des déchets et de l’entretien du matériel. L’objectif étant de mettre en place des dispositifs pérennes, dans un souci de respect de l’environnement et de la santé des populations. 

Notre mission se poursuit encore aujourd'hui et durera au moins jusqu’à début décembre, alors que l’hiver est imminent et qu'il nous pousse à intensifier nos actions. Il faut faire vite pour permettre aux habitants sinistrés d'affronter du mieux possible le froid et l'arrivée de la neige qui risque de fermer l'accès aux montagnes.

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