De part et d’autre de la frontière entre la Turquie et la Syrie, les sauveteurs s’activent pour évacuer le maximum de survivants des décombres. Chaque minute compte. La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) coordonne le déploiement de l’aide humanitaire dans les zones impactées par les deux séismes survenus le 7 février. Selon elle, ce sont plus de 16,3 millions de personnes qui sont affectées par cette tragédie. 

Tandis qu’en Turquie les opérations de secours s’intensifient d’heure en heure, grâce notamment aux renforts internationaux, l’aide à la Syrie est plus compliquée et restreinte, conditionnée par les sanctions internationales appliquées depuis 2011 contre le régime de Bachar al-Assad. La zone impactée par le séisme, située à 45 kilomètres de la frontière turque, est une zone rebelle au régime syrien. Le bilan devrait « grimper considérablement car des centaines de personnes restent piégées sous les décombres » indiquent les “Casques blancs”, les volontaires d’une organisation humanitaire de protection civile sur place. Le Croissant-Rouge arabe syrien est l’autre principal acteur humanitaire présent. Ses équipes interviennent depuis les premières heures dans les zones les plus durement touchées - Hama, Alep, Lattaquié et Tartous -, dans le gouvernorat d’Alep, fournissant un soutien vital : premiers secours, évacuations médicales d'urgence et transport des blessés vers les hôpitaux. Les équipes distribuent sans relâche de la nourriture, de l'eau et du matériel d'abri aux personnes. Le gouvernement, avec le soutien du Croissant-Rouge syrien, a ouvert des abris d'urgence à Alep, Homs et Lattaquié, situées au nord du gouvernorat d’Alep. “Il faut de l’eau, des médicaments, des transferts d’argent, de quoi s’abriter contre le froid”, a déclaré à la BBC le directeur général de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) de la FICR.

Des dizaines de milliers de volontaires à pied d’œuvre en Turquie

En Turquie, si le bilan de victimes grimpe d’heure en heure, plus de 8 500 rescapés ont néanmoins pu être extraits des décombres grâce à l’intervention de plus de 24 000 sauveteurs à pied d’oeuvre, notamment le Croissant-Rouge turc, dont les équipes sont intervenues immédiatement après le séisme et restent extrêmement mobilisés. Des milliers de volontaires issus des 13 branches du Croissant-Rouge sont déployés dans les dix provinces du sud et du sud-est dévastées par le séisme. Ils ont déjà fourni près de 1 500 tentes et 22 000 couvertures à la population. Ils ont par ailleurs envoyé leur stock national de sang et de plasma et distribuent des repas chauds grâce à des cuisines mobiles qui sillonnent les zones impactées. Des équipes spécialisées dans les domaines de la nutrition et du soutien psychosocial sont également sur le terrain.

L’aéroport d’Adana est devenu la principale base logistique en Turquie. C’est là qu’arrivent les secours internationaux. Près de 12 000 volontaires ont été ainsi déployés par avion dans la zone du séisme.

Appel à la solidarité internationale

De son côté, la FICR coordonne l’aide humanitaire. Elle a lancé un appel à dons d’urgence à hauteur de 200 millions d’euros pour répondre à ces deux séismes meurtriers. Il faut en priorité des abris, de la nourriture, des produits d’hygiène pour les survivants, dont les habitations ont été détruites ou qui menacent de s’effondrer. Un soutien qui devra se faire dans le long terme. Selon la FICR, ce sont plus de 16,3 millions de personnes qui sont affectées par cette tragédie, dont le bilan ne cesse d’augmenter.

La Croix-Rouge française a lancé un appel à dons dès le 7 février. Les fonds collectés seront utilisés par la Croix-Rouge française et ses partenaires, la Fédération internationale, le Croissant-Rouge turc et le Croissant-Rouge syrien.

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