Le plus grand tremblement de terre à frapper la Turquie et la Syrie depuis plus d'un siècle a provoqué des destructions massives, tuant plus de 55 000 personnes. Depuis un an plus de 80 000 volontaires et employés sont intervenus dans les deux pays pour fournir à 14 millions de personnes des soins de santé, de la nourriture, de l'eau, de l'argent et des produits de première nécessité. Retrouvez leurs histoires.

Témoignage un an après le séisme en Turquie et en Syrie

Ahmad Bitar, 27 ans, bénévole du Croissant-Rouge Arabe Syrien (SARC) et Ola Bakri, 19 ans, étudiante

La maison de la famille d'Ola a été détruite par le tremblement de terre. Ahmad, bénévole du Croissant-Rouge Arabe Syrien (SARC), a été l'un des premiers à arriver sur les lieux et a veillé à ce qu'elle soit envoyée à l'hôpital. Les parents d'Ola sont morts dans le tremblement de terre, et elle vit maintenant avec ses grands-parents dans le bloc situé derrière le terrain où se trouvait sa maison. Pendant les quelques mois qui ont suivi le tremblement de terre, lorsqu'elle rentrait de l'école, elle se trompait de chemin, oubliant que son ancienne maison avait disparu. Ola a récemment terminé sa scolarité avec d'excellentes notes et va s'inscrire à l'école de médecine. Son père était orthopédiste.

Roaa Kheirbek volontaire du SARC pour la gestion des catastrophes, à Latakia.

Elle est intervenue en février 2023."Lors de la réponse au tremblement de terre, des histoires m'ont touchée au cœur. L'une d'entre elles concerne une petite fille appelée Sally. Sally a perdu tous les membres de sa famille - sa mère, son père et son frère - dans le tremblement de terre. Elle a dû affronter seule la situation la plus difficile de sa vie. Je compare mon combat quotidien au sien et cela me motive à donner le meilleur de moi-même à ma communauté, en tant que bénévole."

Hala Hassan, est bénévole du SARC dans les services médicaux d'urgence à Latakia

Elle est également étudiante en médecine, en quatrième année. Elle était en service la nuit du 6 février.

"Le tremblement de terre s'est produit vers 4h30 du matin. J'étais en service 24 heures sur 24. Nous étions tous en état de choc, car nous n'avions jamais vu une telle chose auparavant. Nous sommes montés dans les ambulances et nous nous sommes rendus aux différents endroits où les bâtiments s'étaient effondrés. Nous avons vu que les gens étaient terrifiés. Tout ce que nous pouvions entendre, c'était des gens terrifiés qui criaient. Nous pouvions entendre la peur dans leurs voix et la voir dans leurs yeux. C'était vraiment dévastateur. Cette nuit-là a été très dure pour tout le monde. En y repensant, mes sentiments sont partagés. La peur d'être confronté à une telle situation pour la première fois, la tristesse de voir des gens souffrir, mais aussi la satisfaction, même infime, d'avoir pu aider ces personnes dans le besoin et d'avoir pu déployer tous les efforts possibles pendant toute la durée de l'opération. Nous n'avions pas d'autre choix. Nous avons tenu bon et nous nous sommes ressaisis, car il n'y avait pas d'autre solution si nous voulions sauver des gens. Nous devions rester calmes, nous devions rester concentrés sur ce que nous faisions."

Mohannad Al Abdin est responsable des interventions d'urgence

Mohannad Al Abdin est responsable des interventions d'urgence au sein de la branche d'Alep du Croissant-Rouge Arabe Syrien (SARC). Le voici à Al Huluk, Alep, en train de parler à des enfants vivant dans la région.

De nombreuses maisons de la région ont été gravement détruites par le tremblement de terre. Certaines personnes sont maintenant retournées dans leurs anciennes maisons, même si elles sont encore dans différents états de destruction. Certaines maisons ont été jugées sûres par les autorités, mais ce n'est pas le cas de toutes.

La clinique mobile du SARC se rend dans la région toutes les deux semaines. Le SARC procède également à des distributions de produits non alimentaires, par exemple des vêtements.

Ümmühan Yordam a été touchée par les tremblements de terre du 6 février 2023

Sa maison et son atelier de tailleur ont été détruits. Elle vit actuellement le district de Pazarcık, avec son mari et ses enfants. Pour gagner sa vie, elle a construit un petit atelier de couture à côté de son conteneur. Son mari repasse les vêtements cousus et les vend en se rendant dans les villages avec sa voiture. Le Croissant-Rouge turc a fourni à sa famille divers mécanismes de soutien, notamment une aide financière (cash transfer), des articles de secours et des abris.

Hanım qui vit dans un conteneur depuis six mois

Hanım Yağlıyurt réside dans la ville-conteneur de Pazarcik, dans le camps “Memişkahya Container City” avec sa petite-fille Meliha Havin Yağlıyurt depuis que sa maison a été endommagée par les tremblements de terre du 6 février 2023.

Vivant dans le conteneur depuis six mois, Hanım reçoit une aide en espèces pour acheter sa nourriture quotidienne. Elle fait ses courses au marché de la ville-conteneur en utilisant la carte ESEN. Elle explique que le Croissant-Rouge turc a fourni des équipements essentiels tels qu'une télévision, un climatiseur, une machine à laver et un chauffage dans son conteneur.

L'aide en espèces est un moyen efficace pour les familles qui ont perdu leur maison et leur source de revenus de retrouver un sentiment de stabilité. Le Croissant-Rouge turc et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont apporté une aide financière à des centaines de milliers de personnes, non seulement pour répondre à des besoins essentiels immédiats, mais aussi pour aider les entreprises à redémarrer et pour protéger les personnes particulièrement vulnérables.

Sa petite-fille Havin s'est portée volontaire pour le Croissant-Rouge turc dès les premiers jours des tremblements de terre. Elle a d'abord aidé le Croissant-Rouge turc à distribuer des repas chauds, et elle est toujours volontaire pour aider les équipes du Croissant-Rouge turc à distribuer des articles de secours sur le terrain.

Crédit des photos : Copyright ICRC 2023 / Sana Tarabishi - Martin von Krogh, Croix-Rouge suédoise - Onur Isık Cantürk Sevil Erkus IFRC

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