Les fêtes de fin d'année approchent à grands pas. Nos bénévoles ne l'oublient pas ! Comme chaque année à la mairie de Paris Centre, on a ressorti les bonnets de Noël et déposé une centaine de cadeaux sous le sapin. Le rendez-vous est attendu. Une occasion d'offrir aux familles que nous accompagnons au quotidien un moment de joie en partage.

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C'est l'effervescence à la salle des fêtes de la mairie du 3ème arrondissement parisien. Une trentaine de nos volontaires s'affairent pour que tout soit parfait avant d'accueillir plus de 100 convives. La majorité sont des enfants de moins de 10 ans, accompagnés de leurs frères et sœurs et de leurs parents. Tous vivent dans le centre de Paris. Certains sont invités par les services sociaux de la ville, d'autres viennent de nos structures à proximité : la vestiboutique, la laverie solidaire ou l'épicerie sociale. Beaucoup sont des familles monoparentales. « L'idée, c'est qu'ils se sentent au centre de l'attention au moins pour cette après-midi,  sortir de chez eux, voir d'autres enfants et avoir des cadeaux neufs, ça on y tient beaucoup », précise Cristina, présidente de l'Unité locale du 4ème arrondissement. Tandis qu'on prépare les cornets de bonbons au buffet, on rassemble les tables de jeux et de coloriage à gauche pour faire place nette à la piste de danse à droite. Sur scène, on monte le volume des chansons de Noël. « Ah bah voilà c'est la fête ! », s'exclame une petite fille à sa maman en arrivant.

Le temps fort de l'année

Les familles ne rateraient la fête pour rien au monde. Certaines en parlent depuis des mois à Edouard qui préside l'unité locale des 1er et 2ème arrondissements. Nombreuses sont sur leur 31 et font honneur au bel écrin dans lequel elles sont reçues : « C'est comme si elles venaient en gala de fin d'année. On est dans un lieu qui a du cachet ». En proposant un moment de partage et d'inclusion, l'événement repousse les frontières de l'accompagnement social. Alors que les enfants se rencontrent et jouent ensemble, les parents font connaissance dans une ambiance ludique et chaleureuse. L'occasion pour nos bénévoles de maintenir le lien avec les familles accompagnées. « Les enfants nous reconnaissent d'une année à l'autre. On a le sentiment de faire partie de leur vie », expliqueCristina, heureuse de revoir Limanya, un petit garçon de 9 ans qu'elle a connu alors qu'il était encore dans sa poussette. Sa maman Martine confirme le lien qui les unit : « On vient depuis 15 ans. C'est une tradition et un bonheur à chaque fois. On se raconte nos vies, on fait le bilan ! Mon fils a retrouvé un copain qui était dans sa classe autrefois. C'est super qu'ils se revoient ici ! ».

« Les bénévoles font un travail extraordinaire », Ariel Weil, maire de Paris Centre.

L'après-midi festive est coordonnée par les unités locales du 1er, 2ème, 3ème, 4ème et 10ème arrondissement de la capitale pour la troisième année consécutive. Son succès repose sur la collaboration de nos volontaires. Chacun met la main à la pâte : « Des bénévoles ont trouvé les cadeaux, d'autres ont géré le goûter, d'autres encore la musique... Chacun peut exprimer sa créativité et retrouver son âme d'enfant », souligne Édouard. C'est le cas pour Marie, future coach sportive, aux commandes de l'atelier conte, réveil musculaire et danse. Une dizaine de bénévoles guident les enfants, très attentifs et amusés. Sofia, 7 ans, vêtue d'une jolie robe rouge, entraîne son petit frère Macsim sur la piste devant le regard enjoué de leur maman ukrainienne Olga. Alors que les petits s’éveillent, les parents prennent des photos et des vidéos pour garder des souvenirs. Enthousiasmés par le moment, certains participent comme Djedjiga qui se faufile sur le parquet pour profiter de la séance de relaxation entre ses deux garçons.

Noël avant l'heure

Le père Noël débarque enfin sur scène sous les applaudissements. Jeanne-Mise, son mari et leurs quatre enfants éclatent de rire devant son gros ventre clownesque. C'est le premier Noël solidaire pour la famille depuis que le papa a perdu son travail. «  Je suis en reconversion pour devenir hôtesse d'accueil. Avant, j'étais auxiliaire de vie, c'était dur. Mon mari cherche du boulot. J'espère qu'on va s'en sortir. Noël c'est important pour nous. On passe un moment convivial où nos enfants peuvent s'épanouir ». La distribution des cadeaux commence. Fatima, une maman divorcée, est aux anges. « J'ai 2 fils de 5 et 7 ans. Je n'ai pas les moyens de leur offrir tout ce que je voudrais alors j'achète des vêtements à la vestiboutique, des choses comme ça... C'est super la fête pour eux, ils sont contents ! » Ses nouveaux Lego dans les bras, son fils Ali n'en revient pas : «  Ce sont mes jouets préférés ! Il est trop fort le père Noël ! ».

La joie des enfants déballant leurs cadeaux est communicative. Les parents sont conquis et nos bénévoles heureux. « Ça fait du bien de voir les mamans partager des moments avec leurs enfants. Dans le quotidien avec leur galère, elles n'ont pas le temps pour ça ». Quelques familles conservent les jouets emballés pour ne les ouvrir que le jour de Noël. Les temps sont durs, alerte Marie-Sophie, directrice de l'action sociale de l'UL du 2ème arrondissement. « Les gens ont plus faim. Alors qu'on pensait la précarité alimentaire abolie, on redistribue des denrées d'urgence. De plus en plus de familles sont touchées, même avec des parents qui travaillent. Les associations ont du mal à répondre à la demande ». Une après-midi comme celle-ci est d'autant plus précieuse. Nos volontaires en sont conscients. « On drive un peu au début et après on les laisse profiter de ce temps privilégié en famille, au chaud, avec de la nourriture et des jouets. C'est leur moment », conclut Arthur, président de l'UL du 3ème et du 10ème, bien décidé à faire en sorte que ses petits marmots, comme il les surnomme, puissent passer de très heureuses fêtes.

Article Laurène Renoux - Photos Marine Poron

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