“Les réfugiés sont un enrichissement pour la société” : cet été encore, la Caravane de l’exil combat les préjugés
Publié le 23 août 2024
Du 6 au 28 juillet, nos bénévoles ont parcouru festivals, plages et villages pour sensibiliser petits et grands aux enjeux des migrations. Équipée de pancartes, l’équipe de volontaires interpellent les curieux : « savez-vous quelle équipe a participé pour la première fois aux JO en 2016 ? ». Devant les hésitations, ils offrent un indice : « ce n’est ni un pays, ni une discipline sportive. C’est une équipe composée de 37 athlètes vivant dans 15 pays et pratiquant 12 sports différents ». Peu à peu, la réponse émerge : c’est l’équipe olympique des réfugiés !
Un symbole d’espoir et de solidarité
Créée par le Comité international olympique (CIO) à l’occasion des Jeux de Rio en 2016, l’équipe olympique des réfugiés s’est depuis étoffée. Confrontés à la guerre, la dictature ou les discriminations dans leur pays natal, ces 37 athlètes ont tous traversé des épreuves douloureuses. Ils incarnent aujourd’hui la résilience et l’espoir pour les millions de personnes réfugiées dans le monde. « L'équipe olympique des réfugiés envoie un signal fort sur l'enrichissement que représentent les réfugiés pour notre communauté olympique et pour la société en général. Les voir concourir est un grand moment pour nous », expliquait Thomas Bach, Président du CIO, avant d’ajouter : « C'est aussi un signal envoyé à la communauté internationale, les réfugiés sont un enrichissement pour la société ». L’objectif de cette équipe n’est pas seulement d’aider les athlètes réfugiés à poursuivre leur carrière sportive mais aussi de les accompagner pour se construire un avenir. Pour les Jeux paralympiques, l'équipe des réfugiés sera composée de 8 athlètes et un guide, ce qui en fait la plus grande équipe paralympique de réfugiés jamais constituée ! Le président du comité international paralympique, Andrew Parsons, a souligné la force du sport en tant qu'outil puissant pour promouvoir l’inclusion des réfugiés handicapés dans la société. « Je lance un appel au monde entier pour soutenir l’équipe des réfugiés paralympiques, l’une des équipes les plus courageuses que nous ayons jamais vues ».
“C’est génial de découvrir le parcours de chaque athlète !”
Pour aller plus loin, les bénévoles proposent toute une série de jeux sur les thématiques migratoires : Jenga, Memory de l’exil, cocottes en papier, roue des questions, casque de réalité virtuelle ou encore jeu de cartes de l’équipe olympique des réfugiés. « À travers ce jeu, nous ouvrons la discussion sur ce que l’équipe des réfugiés représente, le contexte de leur pays d’origine et l'impact du sport pour les personnes migrantes », affirme Gaëlle, bénévole à la Croix-Rouge depuis 4 ans. Le principe est simple : associer des cartes athlètes à des cartes sport. Bertrand et Théo, sont intrigués. « On ne connaissait pas du tout cette équipe olympique, c’est génial de découvrir le parcours de chaque athlète ! On apprend plein de choses et on repart avec une vision profondément transformée ».
Parmi les membres de l’équipe olympique des réfugiés, on retrouve Cindy Ngamba, désignée porte-drapeau en compagnie du taekwondiste Yahya Al-Ghotany. Réfugiée au Royaume-Uni depuis ses 10 ans, la boxeuse ne peut pas rentrer au Cameroun, son pays natal, en raison de son homosexualité. À Paris, elle est devenue la première médaillée de l’histoire de l’équipe olympique des réfugiés avec une médaille de bronze. Manizha Talash a quant à elle risqué sa vie en pratiquant le breakdance en Afghanistan. Avant même le retour au pouvoir des Talibans, la jeune femme a échappé à deux attentats. Les vacanciers, confrontés à ces histoires, sont unanimes : « Cette équipe est fondamentale. Elle enrichit notre perception du sport en montrant que chacun a sa place, peu importe sa situation », affirment Yasmine et Douaa, deux vacancières.
Des parcours de résilience et de détermination
Vivant désormais en Italie, Amelio Castro Grueso s’apprête à concourir en escrime en fauteuil roulant. Après la mort de sa mère et un accident de la route qui lui fera perdre l’usage de ses jambes, il a été contraint de fuir la Colombie en raison des menaces pesant sur sa vie. Au total, ce sont pas moins de 8 athlètes qui disputent 6 disciplines paralympiques : para-athlétisme, para-haltérophilie, para-tennis de table, para-taekwondo, para-triathlon et escrime en fauteuil roulant. L'équipe paralympique des réfugiés sera la première à défiler sur la Place de la Concorde le 28 août, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques de Paris 2024.
La complémentarité des différents jeux de la Caravane de l’exil permet de sensibiliser aussi bien les enfants que les adultes pour offrir une compréhension plus profonde des réalités vécues par les réfugiés. En encourageant la réflexion et le dialogue, elle espère faire bouger les mentalités et encourager chacun à dépasser les préjugés.