Mayotte : les volontaires de l’équipe mobile santé se relaient
Publié le 9 janvier 2025
Loréline, sage-femme, et Anaïs, infirmière, se rendent pour la seconde fois à Dzoumogné, une commune située dans le banga de Mhogoni. Cette nouvelle visite leur permet de vérifier l’état de santé des patients, de les aider à changer leurs pansements et à désinfecter leurs blessures s’ils n’y arrivent pas seuls. Par chance, elles constatent plutôt une amélioration : « Ça s’est mieux passé que l’autre fois, il y a beaucoup moins de plaies infectées, observe Loréline, ça redonne un peu d’espoir. Ce qui est dur, c’est qu’on n’a pas de Doliprane, pas d’antibiotiques à leur donner. Même à l’hôpital, on n’en a pas ». « Ce suivi est important car les plaies peuvent s’infecter en deux deux, d’autant plus que l’eau n’est pas propre. Ce qui fait mal au cœur, c’est d’entendre des mamans dire qu’elles boivent l’eau de la rivière pour laisser l’eau en bouteille à leurs enfants. Je comprends, mais c’est dur, confie l’infirmière. On redoute les épidémies. Le vaccin contre le choléra dure six mois et les gens ici ont été vaccinés l’année dernière, donc là, il faudrait refaire une campagne de vaccination ». A elles deux, elles prendront en charge 25 personnes ce jour-là.
La situation à l’hôpital n’est guère meilleure. “Le plus dur est de tenir dans la durée. Les conditions de travail sont dures. La liste de tout ce que l’on n’a plus est très longue”, déplore Loréline qui a vécu le cyclone alors qu’elle était en service à la maternité. « La maternité s’écroulait, prenait l’eau. Les premiers blessés sont arrivés en panique. Un enfant est arrivé avec le bras coupé. Beaucoup de traumatismes, et les femmes qui venaient pour accoucher… C’était comme des images de guerre.”
Aujourd’hui, l’eau manque toujours pour les patientes, en particulier pour les femmes qui viennent d’accoucher. “En salle de naissance, on n’a plus de draps, les femmes baignent dans leur liquide biologique. Il n’y a plus rien pour nettoyer le sol, éponger quand l’eau coule du toit. C’est très dur.»