À Mayotte, le chaos et l’effroi après le passage du cyclone Chido
Publié le 16 décembre 2024
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Apporter de l’eau, de la nourriture, des produits d’hygiène et du matériel pour construire des abris, ce sont nos 4 priorités après une telle catastrophe. “Il faut agir au plus vite, d’autant plus dans une île où la précarité est extrême”, explique Florent Vallée, directeur national de l’urgence et des opérations. Un pont aérien et maritime est organisé depuis l'île de La Réunion pour envoyer du matériel, du personnel médical et de secours. “30 tonnes de matériel sont en train d’être acheminées depuis notre base logistique de La Réunion. De l’eau potable, des jerricans, des seaux pour pouvoir faire bouillir de l’eau, du savon…”Une course contre la montre menée avec les autorités locales, la préfecture de Mayotte, le gouvernement…
Pour l’heure, des renforts arrivent de toutes parts. Le PIROI Center, notre centre d'expertise dédié à la gestion des crises, est au cœur du dispositif d’urgence. C’est elle qui assure la coordination de nos opérations. Sur le pont dès le 11 décembre, elle a déjà déployé plusieurs experts à Mayotte juste avant le confinement de la population, d’autres sont en route depuis la métropole, dont 4 équipiers de réponse aux urgences. Nous avons par ailleurs lancé un appel à mobilisation et 50 volontaires ont aussitôt répondu présents. Reste à trouver des solutions logistiques pour permettre leur déploiement.
Par ailleurs, nous allons mobiliser tout notre matériel prépositionné en permanence dans notre base logistique à Petite Terre, au sud, pour faire face à toutes les situations de crise sur l’île.
Sans doute de très nombreuses victimes
Combien de victimes a fait Chido ?
Impossible à cette heure d’établir un bilan car il y a de très nombreuses personnes portées disparues. Nous sommes nous aussi dans la plus grande incertitude concernant le sort d’un grand nombre de nos volontaires vivant à Mayotte. Le recensement est actuellement en cours.
Le chef-lieu de Mayotte, Mamoudzou, et ses nombreux bangas (habitations faites de tôles ondulées) et habitations précaires perchées sur ses hauteurs, a été le plus touché. Les secouristes s'activent dans les décombres et s’attendent à trouver de nombreuses victimes. Même les bâtiments en dur ont subi des dégâts importants, notamment les services médicaux et les hôpitaux très endommagés, voire inopérants. Il n’y a plus de réseau d’eau ni d’électricité, plus d’accès à internet...
“Chido n’est pas sans rappeler l’ouragan Irma à Saint-Martin (Antilles, septembre 2017), mais la situation ici est encore pire. Mayotte c’est plus de 300 000 habitants (et près de 150 000 non recensés), un habitat extrêmement précaire… On sait qu’il va falloir des mois et des mois pour se relever de cette catastrophe” anticipe Florent Vallée. La deuxième urgence, qui va arriver très vite, sera d’apporter un soutien psychologique à la population.”
“Nos équipes sont préparées et prêtes à intervenir dans ce genre d'opération, auprès de la population touchée par cette catastrophe sans précédent depuis des décennies. Des renforts supplémentaires sont en cours de déploiement pour prêter main forte aux équipes qui ont été envoyées en anticipation dès le vendredi 13 décembre. La construction de notre réponse à cette crise inédite se poursuit. Je suis l'évolution de la situation minute par minute en lien avec notre centre opérationnel", assure notre président, Philippe Da Costa.