ls sont deux équipiers de réponse aux urgences (ERU), experts en "relief" (à savoir en distributions humanitaires), à faire partie de la première rotation déployée à Mayotte, aux côtés de nos logisticiens. Le premier, Franck, est le vétéran de l’équipe. A 49 ans, il a participé à de nombreuses missions à l’international à nos côtés. Le second, Aurélien, 28 ans, s’apprête à effectuer sa toute première mission.

Quel va être votre rôle durant ces dix jours ?

Franck : Notre rôle, c’est d’évaluer les besoins urgents en premier lieu. On va repérer les sites sécurisés où pourront se dérouler les distributions de l’aide à la population - l’eau, la nourriture, le matériel pour reconstruire les abris… On va également rencontrer les autres acteurs de terrain, toutes les personnes ressources pour organiser ensemble les actions à mettre en place, établir une stratégie dans le chaos. En résumé, lors de cette première rotation, on met la machine en marche et on prépare le terrain pour les équipes qui vont nous succéder et être directement dans l’action.

Comment êtes-vous préparés à cette mission ?

Aurélien : On a eu plusieurs briefs avec les trois directions concernées : l’urgence et les opérations, les opérations internationales et les territoires d’Outre-mer. Bref, toute une mallette de briefs à étudier dans l’avion avant de se retrouver sur le terrain. Tout va très vite, je suis déjà absorbé par l’organisation de la mission.

Votre priorité numéro un, c’est donc d’effectuer des évaluations. Ce n’est pas toujours bien compris. En quoi c’est essentiel ?

Franck : En effet, on arrive les mains vides, ce qui peut susciter de la frustration ou de l’incompréhension de la part de la population. Il faut faire de la pédagogie, parfois. Mais cette étape est absolument indispensable ! Il faut vraiment prendre le temps de cibler les besoins, pour ne pas faire n’importe quoi. C’est aussi une question de sécurité. On doit s’assurer que les distributions vont se faire dans de bonnes conditions, sans risques pour la population comme pour les volontaires.

Dans quel état d’esprit partez-vous ?

Franck : Je suis impatient d’être sur le terrain. Aider des personnes victimes de catastrophes, c’est ce qui me pousse à partir. Je suis très sensible à leurs souffrances, ça me touche beaucoup. J’ai effectué beaucoup de missions dans des contextes compliqués, des conflits… Je ne me pose pas de questions, je fonce !

Aurélien : Un peu de stress, c’est ma première mission sur le terrain. Mais je me suis préparé, j’ai suivi l’actualité dans les médias. Et puis, au sein de ma direction, nous avons anticipé les événements et nous sommes mobilisés depuis déjà une semaine.

Franck et Aurélien partent aux côtés d' Annaëlle et Johann qui font eux aussi partie des premiers équipiers de réponse aux urgences déployés à Mayotte.

Géraldine Drot

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