Kachanivka, 2021
Béziers, 2024

Kateryna

Être proche de la mer m'apporte une grande joie.

Kateryna est originaire d’une ville proche de Kharkiv, Balakliia, qui a été occupée pendant six mois. Elle a fui l’Ukraine il y un an et demi et, après un passage par Strasbourg, elle vit désormais à Béziers où elle cherche un emploi et un sens à l'avenir.

Je suis née à Balakliia mais les trois années qui ont précédé la guerre, j'ai vécu à Kyiv, où je travaillais pour une chaîne de magasins de lingerie. J’avais un poste de responsable. Je suis arrivée en France il y a un an et demi et, depuis, j'apprends la langue. Je me suis établie à Strasbourg parce qu’une amie de Kharkiv avait déjà emménagé là. Elle m'a aidée à m’installer.

Donetsk, 2006 © Jim Goldberg / Magnum Photos
Donetsk, 2006 © Jim Goldberg / Magnum Photos

Au bout de cinq mois, j'ai trouvé un emploi dans une brocante. J'ai aussi rencontré mon petit ami. Ensemble, nous avons décidé de déménager dans le sud de la France, où je peine à retrouver un travail. Il est mon plus grand soutien dans ce moment de ma vie qui est difficile. Je ne pouvais pas imaginer que je vivrais un jour au soleil. Être proche de la mer m'apporte une grande joie. Il fait chaud ici, il n'y a ni hiver ni neige. La nature est incroyable. 

Marioupol, 2015 © Jerome Sessini / Magnum Photos
Marioupol, 2015 © Jerome Sessini / Magnum Photos

Au début, moi et mes proches, nous avions vraiment envie de rentrer chez nous, mais maintenant nous avons compris que la vie continue ici.  Il faut tourner la page. Bien sûr, mes projets de vie ont changé, car jusqu'à présent, je n'ai pas eu la possibilité de développer en France une carrière comme celle que j'aurais pu avoir en Ukraine. Il faut être plus patient, accorder moins d’importance à certains problèmes, se réjouir que tous nos proches soient vivants et en bonne santé.

Notre mentalité ukrainienne est très différente de la mentalité française. Nous n'avons jamais planifié nos vies comme on le fait ici. Avant la guerre, nous avions bien quelques idées sur l’avenir, mais depuis la guerre, les projets n’ont plus de sens pour les Ukrainiens. Certes, nous caressons certains rêves, mais seront-ils jamais exaucés ?  

Béziers, 2024 © William Keo / Magnum Photos
Béziers, 2024 © William Keo / Magnum Photos

L'objet

Kateryna a acheté cet aimant en Ukraine en octobre dernier, lorsqu'elle est allée rendre visite à sa mère et sa grand-mère accompagnée de son fiançé. Pour elle, cet objet est très symbolique et représente "l'Ukraine dans son coeur".

Béziers, 2024 © William Keo / Magnum Photos
Béziers, 2024 © William Keo / Magnum Photos

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